Ce jour-là, le Roi Baudouin a décidé de ne pas régner
Le 4 avril 1990, répondant aux impératifs que lui dictaient sa conscience, le Roi Baudouin décida qu’il ne signerait pas la loi dépénalisant l’avortement. Il se mettait de facto dans une situation d’impossibilité de régner, le temps que la loi passe.
Au coeur de ce nouveau numéro du magazine d’archives de la RTBF: le 4 avril 1990. Ce jour-là, le Roi Baudouin se met dans l’impossibilité de régner, le temps que puisse être signée la loi Lallemand-Herman-Michielsens.
Jusqu’à 14 semaines de retard de règles et si l’état de détresse de la patiente est constaté par un médecin, celle-ci peut désormais bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse sans risquer la prison, tout comme son praticien. La loi s’aligne sur un état de fait: l’avortement était pratiqué partout par des professionnels de la santé bravant les textes légaux pour permettre aux femmes de disposer de leur corps et aux familles de ne pas être le fruit d’accidents.
Il n’empêche, le 4 avril 1990 n’est pas anodin en Belgique, et remue les consciences. Cette émission est l’occasion d’évoquer la monarchie, mais aussi l’interruption volontaire de grossesse, avec des invités comme Wilfried Martens, Premier ministre au moment des faits, Dominique Roynet, médecin au planning familial de Rochefort et présidente du Groupe d’Action des centres extrahospitaliers pratiquant l’avortement, et Véronique De Keyser, députée européenne.
L’actualité de ces derniers mois a montré que l’avortement était toujours un sujet sensible: le président américain a ainsi dû promettre un statu quo sur la question pour faire aboutir sa réforme des soins de santé, et les cinémas étatsuniens ont accueilli début septembre BloodMoney, un documentaire à gros budget dénonçant « l’industrie de l’avortement », qui brasserait des millions.
Ce jour-là, 21.55 sur La Une.
Emission présentée par Elodie de Sélys.
Myriam Leroy
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