Anima: de la musique, des rencontres et des films jusqu’à dimanche
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Laëtitia Pèpe (stg)
Parmi les longs métrages en compétition et soumis à un jury international, Arrugas, le film espagnol d’Ignacio Ferreras. L’histoire d’Emilio, un vieil homme attachant qui n’a plus toute sa tête mais qui souhaite à tout prix continuer à vivre. Contraint par ses proches d’intégrer une maison de retraite, Emilio se lira d’amitié avec Miguel et les autres pensionnaires qui ont plus d’un tour dans leur sac pour montrer que même vieux, ils existent encore. Inspiré de la bande dessinée à succès de Paco Roca, Ignacio Ferreras a su mêler à merveille l’humour et l’émotion dans ce film qui apporte une véritable leçon de vie tout en rendant un grand hommage à la vieillesse d’aujourd’hui et de demain.
Les Contes de la nuit invite à voyager pendant plus d’une heure dans un monde féérique où seuls le rêve et la magie règnent. Tous les soirs, deux enfants et un vieux technicien se retrouvent dans un petit cinéma triste et abandonné mais qui se révèle être rempli de merveilles. Les personnages dessinent, se déguisent, imaginent et interprètent toutes les histoires qui les font rêver au cours d’une nuit magique où tout semble réalisable. Conçu pour les tous petits, d’ailleurs émerveillés par le concept du « cinéma dans le cinéma », ce long métrage est également porteur de messages comme la condition de la femme dans certains pays, la valeur de l’argent, l’amitié, la reconnaissance, l’ambition et le courage, la religion et le sacrifice, la conquête du pouvoir, la découverte de cultures lointaines… autour du thème récurrent de l’amour, à la fois moteur et destinée de tous nos héros.
L’originalité de ce film d’animation est la mise en scène d’une période intemporelle, de contrées lointaines et imaginaires et de personnages universels qui ont la particularité de ne pas être colorés et que l’on ne distingue que par leurs yeux blancs. Adultes et enfants y trouvent leur compte bien que la courte durée de chaque compte s’adapte davantage aux tous petits.
Adapté d’une trilogie de bande dessinée de Jaroslav Rudi¨ et Jaromír 99 publiée en 2003, Aloïs Nebel de Tomás Lunák, a fait l’événement à Prague cet automne. Nous sommes en Tchécoslovaquie, en 1989, en pleine chute du régime pro-soviétique. Aloïs Nebel, homme froid et mystérieux, chef de gare dans une petite commune frontalière ne semble pas préoccupé des évènements mais plutôt rongé par une histoire plus ancienne…
Aloïs Nebel est une histoire molle composée de scènes longues et d’une fin laissant un goût d’inachevé. La rareté du dialogue avec les personnages alourdit les scènes et il est difficile de cerner le message véhiculé par le scénariste. Seule la rotoscopie, technique cinématographique permettant de créer des personnages animés à partir de traits physiques réels, est appréciable.
Cette année, la Belgique est également mise à l’honneur au travers d’une série de courts métrages réalisés au cours de l’année par des professionnels et des étudiants belges. C’est du Belge 1 met en scène vingt courts métrages sélectionnés parmi les cent deux films belges soumis à la sélection du festival. En présence des réalisateurs – étudiants et professionnels – ces petits films jonglent avec des jeux de couleur (Duo de volailles sauce chasseur de Pascale Hecquet), différentes sortes de musiques , allient tristesse et joie en faisant un détour par le rire et l’émotion (Dans le cochon tout est bon d’Iris Alexandre). Le film utilise des techniques originales, anciennes ou nouvelles, qui nous laissent entrevoir une des faces cachées du grand écran.
Colorful est un manga qui nous tiraille entre le monde des morts et des vivants. Une histoire originale, des personnages attachants et un message profond reflétant le mal-être universel dont est touchée une partie des adolescents.
Faisant intervenir l’humour, la magie et le rêve sur un fond de réalité dure et émouvante, ce film est au fond une manière de se réconcilier avec la vie. Une fin heureuse et sans surprise ne justifiera toutefois pas la longueur de certaines scènes.
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