Critique

[à la télé ce soir] Radiographie d’une famille

© ZDF/ARTE/FAMILLE KHOSROVANI
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Réalisé par leur enfant, ce documentaire retrace l’union d’un garçon et d’une fille que tout oppose.

« Maman s’est mariée avec la photo de papa. » Dans les années 60, Hossein, revenu pour l’été de Suisse où il étudie la radiologie, tombe amoureux de Tayi lors d’une grande fête de famille en Iran. Pressé d’épouser la jeune femme, il le fait à distance et invite sa fraîche épouse à le rejoindre du côté de Genève. Réalisé par leur enfant, Firouzeh Khosrovani, Radiographie d’une famille retrace l’union d’un garçon et d’une fille que tout oppose. Une musulmane pratiquante qui va se radicaliser au fil des années (elle ira jusqu’à déchirer toutes les photos d’elle sans voile pour se purifier de son passé) et un photographe mélomane ouvert d’esprit qui aime boire des verres au café. « Chez nous, il y avait deux mondes, dit Firouzeh. J’étais tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre. Je voulais leur amour à tous les deux. » Vieilles photos, dialogues fictifs, archives personnelles (films en Super 8) et officielles… Comme une plongée dans les souvenirs de tiroirs plus ouverts depuis longtemps, ce documentaire impressionniste et poétique raconte en filigrane l’Histoire d’un pays. Entre révolution islamique et guerre du Golfe. « La guerre s’intensifiait. Depuis quelques temps, maman se rendait dans les camps militaires pour y recevoir une formation de maniement des armes. » « Papa était malheureux. Si on lui demandait des nouvelles de maman, il la disait en voyage. » Prix du meilleur long métrage au Festival du film documentaire d’Amsterdam en 2020.

Documentaire de Firouzeh Khosrovani. ***(*)

Lundi 15/03, 00h25, Arte.

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