Critique

[À la télé ce soir] Preacher

Dominic Cooper dans la série Preacher. © Matthias Clamer/AMC
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Déstabilisant. C’est probablement le premier qualificatif qui vient à l’esprit quand on entre dans cette nouvelle série dans laquelle on retrouve notamment le duo Seth Rogen/Evan Goldberg.

Il a des chevaux sous le capot, ce projet. À commencer par la chaîne qui l’accueille: lancée au printemps dernier sur AMC, Preacher emprunte un chemin balisé par Breaking Bad, Mad Men ou encore The Walking Dead. Que du lourd. Mais c’est surtout le duo Seth Rogen et Evan Goldberg qui nous rendait impatients: si le premier, l’un des chefs de file de la galaxie Apatow, est devenu une star de la nouvelle comédie américaine, son compère de toujours coécrit systématiquement leurs scénarios (on pense notamment au formidable Superbad, mais aussi aux délires This Is the End, ou The Interview), tout en captant un peu moins la lumière devant les caméras.

Le duo s’attaque ici à un comic book légendaire de Garth Ennis et Steve Dillon: on y parle d’un pasteur un peu paumé, ancien délinquant revenu dans son village natal pour y prêcher, sans grande conviction, la parole du Seigneur. De fait, le révérend Jesse Custer (Dominic Cooper) n’a pas plus la foi que ça. Mais alors que son ancienne comparse Tulip débarque pour l’embarquer sur un coup, et qu’un vampire un peu punk arrive dans le village, Jesse va être frappé par la présence de Dieu. Quasi littéralement…

Déstabilisant. C’est probablement le premier qualificatif qui vient à l’esprit quand on entre dans Preacher. Fans absolus de la BD, Rogen et Goldberg en sont restés fidèles à l’esprit, tout en changeant un peu le destin des personnages. Mais loin d’être une pantalonnade potache et hilarante comme le duo a l’habitude d’en torcher au kilo, Preacher apparaît assez sombre, décousue, graphiquement très violente et piquée d’un second degré acide mais pas forcément hilarant. On n’est pas dans une comédie pure. Ni vraiment dans un thriller fantastique. La narration, un peu décousue, peine à dégager des enjeux clairs: l’ambition des auteurs est manifestement ailleurs, dans une fiction à l’atmosphère particulière, au ton assez original, où les personnages de Tulip et du vampire se distinguent comme les plus intéressants. À voir si cela vous suffira pour y adhérer complètement.

SÉRIE AMC CRÉÉE PAR EVAN GOLDBERG, SETH ROGEN, SAM CATLIN. AVEC DOMINIC COOPER, RUTH NEGGA, JOE GILGUN. ***(*)

Dès ce vendredi 7 octobre à 20h30 sur Be Series.

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