[À la télé ce soir] Poussière mortelle, le grand procès de l’amiante
En avril 2009 s’est ouvert à Turin le premier grand procès pénal contre deux patrons de l’amiante, le Suisse Stephan Schmidheiny et le baron belge Jean-Louis de Cartier. Le procès met directement en cause l’entreprise franco-belge Eternit.
On raconte que Charlemagne, ce farceur, aimait impressionner ses convives les soirs de biture en jetant au feu un chiffon tissé d’amiante et en l’en ressortant intact. C’est que l’amiante, aujourd’hui synonyme de cancer et de mort, était initialement considéré comme de l’or blanc pour ses propriétés ignifuges et isolantes, sa stabilité chimique, et sa grande résistance.
Voilà pourquoi, durant longtemps, on en a mis partout: toits, murs, freins de voiture…
Une multinationale belgo-suisse a mis au point au début du XXe siécle un matériau révolutionnaire, le fibrociment, composé, comme son nom l’indique, de ciment et de fibres d’amiante (aujourd’hui remplacées par un autre composant). La Belgique a interdit l’amiante, hautement cancérigène, en 1998, l’Europe en 2005. Mais on connaissait sa nocivité depuis les années 50. Des milliers de travailleurs de ce matériau en sont morts, des milliers de sous-traitants, riverains, membres de la famille d’ouvriers lui doivent également leur décès par mésothéliome.
Alors que s’est ouvert récemment à Bruxelles le premier procès belge contre l’amiante d’Eternit intenté par une victime environnementale, ce film évoque le procès de Turin, dont le verdict est attendu avant la fin de l’année. Deux anciens dirigeants belges et suisses de la société sont accusés d’être responsables de la mort de près de 3000 personnes en Italie. Poussière mortelle aligne les témoignages poignants. Et se clôture par ces mots: « L’industrie de l’amiante est en expansion dans le monde. »
DOCUMENTAIRE DE NICCOLÒ BRUNA ET ANDREA PRANDSTRALLER. ***
Ce mardi 8 août à 22h50 sur La Trois.
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