À la télé ce soir: Carta a Eva

Excellente surprise que ce téléfilm espagnol en deux parties, qui retrace un épisode authentique et méconnu de l’Histoire ibérique.

Juana, activiste communiste dont le mari a été fusillé par la répression franquiste, dynamite (gentiment) l’ambassade d’Argentine peu avant l’arrivée d’Eva Peron. Laquelle représentera son Président de mari dans une visite officielle destinée à sortir l’Espagne de son isolement alimentaire. Rapidement arrêtée, puis condamnée à mort, Juana devra son destin à une lettre écrite par son fils à Evita, femme du peuple et caractère trempé dans l’eau bouillante, qui en fait voir de toutes les couleurs à Franco et à son épouse durant ce voyage.

Superbe évocation d’une Espagne franquiste aux abois, Carta a Eva joue sur différents tableaux avec un égal bonheur. Brocardant gaiement Franco, tout en dénonçant la terrible machine répressive qu’il avait mise en place, le film dresse également quatre superbes portraits de femmes. Celui de Juana, d’abord, prête à mourir pour ses idées. Celui de sa mère, ensuite, formidable d’abnégation. Celui de Paca aussi, épouse stricte et influente de Franco. Et enfin bien évidemment celui d’Eva Peron, véritable tornade à l’énergie débordante qui défendra les gens du peuple dans une Espagne qui leur faisait peu de cas. A voir en version originale si possible, mais jouissif de toute manière.