[À la télé ce soir] Baron noir

La nouvelle série Canal+, avec Kad Merad et Niels Arestrup, est l’un de nos coups de coeur de ces derniers mois.

C’est l’un de nos coups de coeur de ces derniers mois. Apre, intense, bien jouée, Baron noir, la série imaginée par Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon s’appuie sur l’expérience politique du premier cité. Celui qui a bossé notamment au service de Julien Dray ou de Jean-Luc Mélenchon décrit en effet une politique affairiste par le menu, sans prendre de gants, mais sans jamais verser dans l’outrance. Par-delà, la plongée dans la vie politique française, via les différentes échéances électorales auxquelles fait face le Parti socialiste, se révèle en tous points passionnante.

Baron noir, ça commence par un débat présidentiel. Le candidat socialiste Francis Laugier (Niels Arestrup) est accompagné par son bras droit, le député-maire de Dunkerque Philippe Rickwaert (Kad Merad). Lequel, informé par une source policière, apprend que la maréchaussée compte tout rafler à l’Office HLM de Dunkerque. Rickwaert, fidèle au parti et véritable militant, décide de régler l’affaire en solo, pour ne pas éclabousser Laugier, pourtant mouillé jusqu’au cou. C’est le départ d’une intrigue qui, de coups bas en changements d’alliances, pataugera allègrement dans la vase de la chose publique, celle où la fin justifie les moyens.

Kad Merad, un peu hésitant au démarrage, finit par emporter l’adhésion, avec son personnage assez brut de politicien sincère, mais magouilleur, sur lequel plane l’ombre de Julien Dray. Face à lui, Niels Arestrup, à qui l’on peut généralement faire confiance s’il accepte un script, compose avec sa force de frappe habituelle une sorte de François Mitterrand louvoyant et sans pitié. Une réussite, rehaussée par la présence de la glaciale Anna Mouglalis, parfaite en figure montante du PS.