Critique

[à la télé ce soir] Acasa, l’adieu au fleuve

© ANA CIOCOLATESCU
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Moult fois primé, Acasa, l’adieu au fleuve retrace l’histoire d’une famille qui s’est approprié depuis une vingtaine d’années un petit coin de nature aux portes de Bucarest.

Gica Enache, sa femme et ses neuf enfants habitent dans une cabane, entourés par des animaux de basse-cour sur la zone marécageuse de l’ancien réservoir de Vacaresti construit du temps de Ceausescu. Ils vivent de rien, dorment les uns sur les autres dans un abri de fortune, vendent un peu de poisson, échangent des bouteilles en plastique et des cannettes contre quelques pièces de monnaie. Gica est un laborantin et chimiste qui a fui notre horrible civilisation. Il a élevé sa marmaille loin du capitalisme et de la société de consommation. Le problème, c’est que la zone est en train de devenir un parc naturel urbain et qu’elle va désormais être ouverte au public. La famille de Roms est déplacée en ville dans un appartement. Les oiseaux, les loutres et les roseaux font place à l’école, au smartphone et à la machine à laver. Trop sauvages pour la vie en société? Le journaliste Radu Ciorniciuc, qui a suivi les Enache pendant plusieurs années, sur leur incroyable terrain de jeu et dans leur perturbante nouvelle existence, questionne avec sensibilité et mélancolie la vie en marge, l’intégration et la notion de liberté.

Documentaire de Radu Ciorniciuc. ****

Samedi 27/11, 23h55, Arte.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content