
10 artistes immanquables qui ont sublimé le Polaroid
Photographe réaliste, Walker Evans est connu pour son effacement total derrière ses clichés, qui selon lui, devaient servir la réalité et non une interprétation personnelle. Alors qu’il est à la photographie américaine ce que Steinbeck est à sa littérature, cet artiste qui s’attelait à révéler les anonymes aux yeux de tous, dans un noir et blanc permanent, s’est essayé au Polaroid en couleur à la fin de sa vie. Bien qu’il trouvait la photographie en couleur vulgaire, sa série de portraits réalisés avec un SX70 entre 1973 et 1975 semble prouver le contraire.
Initié à la photographie dès l’âge de 12 ans, Robert Frank est un artiste accompli: photographe mais aussi cinéaste, il a parcouru l’Amérique de fond en comble et souvent, en bien bonne compagnie. Il était en effet un ami proche de Jack Kerouac, avec qui il voyagea à travers Floride en 1958. Il est également à l’origine de nombreuses expositions. Il a notamment reçu le prix Erich Salomon, qui récompense le photojournalisme.
Paysagiste mythique, cet amoureux de la nature a pris les plus beaux clichés de l’Ouest américain. Au début de sa carrière, Ansel Adams travaillait avec des appareils grands formats, qui nécessitaient un investissement conséquent et un temps d’installation considérablement long. En 1947, il rencontra Edwin Land, l’inventeur du Polaroid. Lorsque celui-ci le prit en photo, Adams, malgré la mauvaise qualité du cliché, fût séduit par la rapidité du procédé. Il devint alors un collaborateur de la marque, pour qui il testa les nouveaux films et appareils, tout en prenant de nombreux clichés aujourd’hui célèbres. Son terrain de jeu favori, le parc national de Yosemite, situé dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie possède, depuis son décès, une réserve naturelle qui porte son nom.
Le selfie a beau être la tendance absolue en matière de photographie à l’heure actuelle, celle-ci n’a pourtant rien de nouveau. En effet, Andy Warhol, qui était un adepte confirmé du Polaroid, prenait déjà des auto-portraits dans les années 70. Il a également réalisé de très beaux portraits de stars, qui ont marqué tant l’histoire de l’instantané que celle de l’artiste. Keith Harring, John Lennon, Jack Nicholson, Dolly Parton, Mick Jagger… Ils sont nombreux à être passés devant l’objectif agile du king de la pop culture.
Artiste du courant hyperréaliste, Chuck Close est un obsédé du portrait. Peintre et photographe, il reproduit des visages sous toutes les formes possibles et imaginables (peinture, collage, photographie, sculpture, lithographie…) et ce, avec une précision incroyable. Le Polaroid, avec son format large, lui permit de se lancer dans cette lubie artistique. Tout comme Hockney, il n’hésite jamais à découper un visage en plusieurs parties afin d’en capturer le moindre détail.
Hongrois, naturalisé américain, André Kertesz est un photographe au parcours bien rempli. Célèbre pour ses travaux réalisés en argentique et ses distorsions visuelles, il a également connu une période tristement prolifique avec le Polaroid. Lorsque sa femme décéda des suites d’un cancer, l’artiste s’acheta un nouvel appareil photo pour tenter de se consoler: le SX70. Il réalisa alors une série de clichés devenus célèbres par la suite. Mélange fascinant de tristesse, de mélancolie et de beauté, les instantanés de Kertesz furent l’apothéose d’une carrière marquante pour l’histoire de la photographie.
Rebelle confirmé dès son plus jeune âge (il ne termina pas l’école et fut placé dans une résidence spécialisée dans le traitement des enfants avec un trouble oppositionnel et de provocation), Dash Snow était un photographe américain dont les oeuvres ne manqueront pas de plaire aux fans du réalisateur/photographe Larry Clark. En effet, violence, drogues et ultra-sexualité étaient parmi les thèmes favoris de cet artiste impulsif, qui n’hésitait pas à mettre de sa personne dans son art. Sa vie fût à l’image de sa carrière: brève, mais d’une puissance fascinante.
Le réalisateur de Stalker, Le Miroir ou encore Solaris n’était pas uniquement un réalisateur hors du commun, mais également un photographe de talent. Séduit par le rendu des couleurs caractéristique du Polaroid, Andrei Tarkovski a tenté d’apporter une dimension onirique à ses clichés en usant de ce format particulier. Le résultat, d’une précision et d’un sens de l’esthétique peu communs, laisse en effet rêveur.
Bisexuel et photographe, Robert Mapplethorpe n’hésitait pas à faire passer ses pulsions sexuelles et érotiques au travers de son art, notamment de nombreux nus masculins qui lui valurent, bien entendu d’être controversé par une Amérique puritaine. Cela ne l’a pas empêché, et heureusement, de poursuivre sa carrière de photographe jusqu’à son décès, à l’âge de 42 ans. Son premier modèle et amie fût Patti Smith, dont il a notamment réalisé la pochette de l’album Horses.
Figure de proue du mouvement pop, David Hockney est devenu célèbre grâce à ses collages méticuleux de Polaroids, qui ensemble, forment d’immenses fresques. Selon lui, une photo traditionnelle prise avec un grand angle déforme trop l’image que pour être précise. Il s’est alors lancé dans cette idée de découpage et de reconstitution de l’image, qui peut rappeler le milieu de la peinture, duquel il est également issu. De nombreuses oeuvres de sa composition sont disponibles sur son site web.
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