Critique

The Walking Dead, le jeu: marche ou crève!

© Telltale Games
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

POINT & CLICK | Aussi mordant que la série TV et le comics dont il s’inspire, The Walking Dead marie narration et gameplay avec talent.

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR TELLTALE GAMES, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR TERMINAUX TACTILES (ANDROID ET IOS) PC, XBOX 360 ET PROCHAINEMENT SUR WII U. ****

« Previously on » n’est pas un terme souvent employé dans les jeux vidéo. Le truc que les séries télévisées au long cours utilisent pour rappeler les événements précédents un épisode en cours leur serait pourtant utile. Affichant dix à quinze heures au compteur, la plupart des productions ludiques à haute teneur narrative égarent ainsi le joueur. Si Remedy Entertainment avait divisé son lynchéen Alan Wake en chapitres calquant le format TV, Telltale Games a choisi depuis cinq ans de travailler en mimant directement le modèle de la petite lucarne.

Ses Retour vers le futur, Sam & Max et autre Jurassic Park sont ainsi vendus par épisodes sur terminaux tactiles et PC. Le studio qui réunit des anciens membres de Lucas Arts n’avait toutefois pas réussi à convaincre le milieu du gaming avec ces productions. Egrené en cinq volets bimensuels dont le dernier est sorti le mois dernier, The Walking Dead surpasse toutefois les premiers essais de l’équipe californienne en matière de mariage entre cinéma et joystick.

Habituée de spin-off exclusifs au Web, la série d’AMC voit ici naître un jeu opérant narrativement à l’identique. Le graphisme choisi se rapproche toutefois plus du comics original de Robert Kirkman que de la pellicule. S’il adopte la couleur en oubliant le noir et blanc des dessins de Tony Moore, le jeu traversé de râles lui rend bel et bien hommage avec un cell shading (un effet BD en 3D) talentueux. Malgré une action très souvent précalculée, on regrettera toutefois que le jeu saccade, même sur le New iPad (l’avant-dernier).

Adrénaline, sang pour sang

Passées ces considérations techniques étrangères à la Xbox 360 et au PC, on se retrouve face à une oeuvre aussi marquante qu’Heavy Rain. Telltale Games brosse la naissance d’une relation au beau milieu d’une destruction lente de l’humanité. Lee Everett, le protagoniste du jeu, adopte ainsi dans sa fuite Clementine, une petite fille orpheline qui en a trop vu. Loin du mélodrame et de tout manichéisme, The Walking Dead ne peut toutefois s’empêcher de rabâcher des schémas classiques du genre. On plonge ainsi sans surprise dans un groupe de survivants tiraillé entre un instinct de survie parfois assassin et la volonté de faire preuve d’humanité.

Le gameplay de ce point & click traduit d’ailleurs formidablement cette sensation d’échec permanente qui entoure le joueur, quelle que soit sa décision. Forcé par des dialogues en QCM à temps limité, on prend parti sans qu’il n’y ait de bon choix. Ces palabres influencent toutefois durablement les relations du joueur avec les protagonistes croisés. Tout comme ses actions. Car malgré un champ ludique limité, le jeu maîtrise ses passages rythmés. En touchant des zones aussi précises que mobiles à l’écran, on tire ou donne un coup de pied à un zombie.

Tout aussi bien balancé, le système de déplacements et d’exploration de l’environnement 3D joue en outre parfaitement avec les limitations de l’approche précalculée du jeu. Le tout pour arriver à des énigmes logiques et sans prise de tête. Assez étonnant pour une équipe dont le pedigree affiche Maniac Mansion et Day of the Tentacle

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