Récemment, le vénérable Bob Dylan était arrêté par 2 jeunes flics du New Jersey l’ayant pris pour un vagabond. Et siles étoiles n’avaient jamaisla tronche attendue?

Comme dit placidement le vénérable rédac chef de cette revue à propos de Dylan,  » pour un mec aussi discret, il fait beaucoup parler de lui« . En effet: après avoir causé un scandale pour cause de chiottes chimiques malodorantes sur sa propriété de Malibu – les voisins ont porté plainte -, le chanteur-misanthrope se voit récemment attribuer la voix pilote d’un nouveau GPS de voiture (…). Mais lorsque Bob Dylan, 68 ans, se promène une fin d’après-midi de juillet près d’une plage du New Jersey, la civilisation occidentale bascule . Ce jour-là, un résident de cette station balnéaire désuète au sud de New York alerte la police sur le comportement  » d’un vieil homme au look excentrique, en sweat-shirt ». Fait aggravant: l’homme porte DEUX manteaux imperméables. D’ailleurs, il pleut. Quand l’agent Kristie Buble, 24 ans, survient sur le lieu du crime supposé, elle lui demande son nom. Il lui répond franco  » Bob Dylan ». Elle ne percute pas et le questionne sur sa présence, dans ce bled, là, sous la drache. En toute logique, il rétorque:  » Je suis en tournée. » Avant de l’envoyer à la chaise électrique, l’agente consulte son supérieur et tout ce beau monde regagne l’hôtel où Bob prouve son identité et son statut de non-immigrant illégal.  » Pourquoi donc vous promener sous la pluie? » demande le représentant de l’ordre.  » J’avais envie de faire une balade », place notre brillant parolier. L’échange et l’anecdote resteront.

« Mick est content »

Dylan est coutumier du déguisement: la capuche ces jours-ci, maquillé de farine pour la Rolling Thunder Revue de 1975. Dylan est une star, c’est-à-dire quelqu’un qui fait changer la température de la pièce dès qu’il y rentre. Cela s’appelle aussi le charisme. Pour preuve, cela ne marche pas forcément à l’extérieur, mais indoors, oui. Laissez-nous donc vous dire notre rencontre – professionnelle – avec 2 stars reconnues comme telles. La première, avec Mick Jagger, en 1987, a lieu dans un hôtel bardé d’étoiles d’Amsterdam. Mick ne se lève pas pour vous saluer, c’est normal, c’est une star. Il est bavard, souriant, et, euh, exagérément sympathique. Une demi-heure plus tard, son homme de confiance, le Prince Rupert Lowenstein (…) nous lâche dans les yeux:  » Mick est content. » Merci Prince, mais on est déçu, le charisme civil de Mick n’est pas à la hauteur de son froufrou scénique. Trois quatre ans plus tard, on se la joue donc cool avant de parler à David (Bowie). On l’attend, longtemps, on s’énerve, on remâche inutilement les questions, et puis, on aperçoit soudain l’ex-Ziggy dans la pièce avoisinante. Là, il se passe un truc incontrôlable, une réaction chimique: la température change effectivement, celle du corps carbure et hérisse la pilosité des bras, on se sent bizarre, entre ivresse et pré-coma, nauséeux. Bowie, froid comme un banc de maquereaux congelés, répond du bout des lèvres, fait jouer ses fameux yeux vairons, laisse parler son double crypté. L’interview n’est pas terrible mais on est bluffé. Bowie est bel et bien une star.

DE PHILIPPE CORnet

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content