Critique | Séries/Télé

Sous la lumière de Faye Dunaway

3,5 / 5
Faye Dunaway a marqué l’histoire du 7e art.
3,5 / 5

Titre - Sous la lumière de Faye Dunaway

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Laurent Bouzereau

Quand et où - Disponible sur HBO Max

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Elle aura croisé les plus grands réalisateurs et donné la réplique à Steve McQueen et Warren Beatty. A 83 ans, Faye Dunaway continue de tourner, drapée de sa lumière et sa légende.

« Est-ce qu’on peut tourner? Il faut qu’on tourne! Je suis là maintenant, allez! Je suis assise sur cette chaise et j’aimerais vraiment qu’on tourne! » Face à la caméra, Faye Dunaway, 83 ans, s’évente avec une feuille de papier et s’impatiente. Dès les premiers instants de ce long métrage documentaire passé par le festival de Cannes en mai dernier avant d’atterrir cet été sur la plateforme HBO Max, on comprend que la réputation d’actrice au caractère difficile de l’intéressée n’est probablement pas usurpée. Mais la suite va, fort heureusement, aller bien au-delà de ce simple cliché.


Réalisé par le Franco-Américain Laurent Bouzereau, véritable spécialiste des documentaires consacrés aux grandes icônes de cinéma (on lui doit notamment Natalie Wood: What Remains Behind), Faye donne en effet longuement la parole à Dunaway et à son entourage (son fils unique Liam, sa grande amie Sharon Stone, son ex-amant Jerry Schatzberg, son ancien partenaire de jeu Mickey Rourke ou encore l’incontournable réalisateur James Gray, qui l’a dirigée au début du siècle dans The Yards...) pour tenter de mieux comprendre qui est la femme derrière la comédienne mythique. De Bonnie and Clyde d’Arthur Penn à Arizona Dream d’Emir Kusturica en passant par L’Affaire Thomas Crown de Norman Jewison, Chinatown de Roman Polanski, Network de Sidney Lumet, Les Yeux de Laura Mars d’Irvin Kershner et même le ratage mémorable de Mommie Dearest de Frank Perry: le film balaie en outre, avec d’emblématiques extraits à la clé, les moments phares de sa carrière en ayant le bon goût de ne jamais verser dans l’hagiographie.

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« Elle a commencé comme une personne normale essayant d’être célèbre, et finit comme une personne célèbre essayant d’être normale », dit d’elle Liam Dunaway O’Neill, la voix remplie d’émotion. Légende vivante du 7e art au perfectionnisme obsessionnel, sa mère aussi finit par fendre l’armure et pleurer à chaudes larmes. Lucide, sincère, généreuse, pas du genre complaisante avec elle-même ni avec les autres, elle se confie surtout sans langue de bois sur sa bipolarité et son alcoolisme, sur ses histoires de cœur et son amour du jeu, sur les rêves scintillants de son enfance et son attachement profond à la ville de New York. Bourré d’anecdotes souvent truculentes, le documentaire tient, à l’arrivée, autant du portrait sans fard que du récit nuancé d’un succès bardé d’épines. Assez imparable dans son genre.

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