La nouvelle série scandinave à suspense «The Asset» et la saison 2 «The Vince Staples Show» sont à voir sur Netflix. Voici notre verdict.
The Asset
Disponible sur Netflix.
Une série d’Adam August. Avec Clara Dessau, Maria Cordsen, Afshin Firouzi. 6 épisodes de 50 minutes.
La cote de Focus: 3,5/5
Alors qu’un passager tourne de l’œil, bave de l’écume et meurt dans un avion après avoir averti l’équipage qu’il avait de la cocaïne dans le ventre, les autorités réalisent que la mule, un agent infiltré, a volontairement été liquidée par des narcotrafiquants. Pour pouvoir poursuivre leur enquête, les services de police danois envoient dans le grand bain une jeune recrue au parcours de vie cabossé. Tea, qui a grandi avec une mère alcoolique et a baigné dans le milieu de la drogue, doit se faire passer pour une bijoutière de luxe afin de se lier d’amitié avec Ashley, la femme d’un dangereux dealer, et pénétrer le réseau criminel.
Après Secrets We Keep, qui enquêtait sur la disparition d’une jeune fille au pair philippine dans l’un des quartiers les plus huppés du Danemark, Netflix refait déjà le coup du thriller scandinave. Un thriller qui, pour l’occasion, met les personnages et leurs relations interpersonnelles au centre de l’histoire. Créée par Adam August (Darkland, Cry Wolf), The Asset explore avec sobriété des questions d’identité, de manipulation et de loyauté dans cette série à suspense plutôt habilement menée et qui n’est pas sans rappeler la série belgo-néerlandaise Undercover. Clara Dessau (Baby Fever), Maria Cordsen (Fredlos) et Afshin Firouzi (Fredlos, Dag & Nat) donnent du coffre à ces six épisodes sous haute tension qui prennent leur temps mais jamais inutilement. Plus qu’un énième jeu du chat et de la souris baigné dans la surenchère, The Asset raconte en filigrane le combat de femmes qui tentent d’échapper à leur passé et une troublante amitié naissante. Un des cartons inattendus de l’automne sur la plateforme de streaming, qui possède une fin assez ouverte pour imaginer une deuxième saison. Les chiffres le di(cte)ront.
J.B.
The Vince Staples Show (saison 2)
Disponible sur Netflix.
Une série d’Ian Edelman, Vince Staples et Maurice Williams. Avec Vince Staples, Tiberius Byrd, Nate Jones. 6 épisodes de 26 minutes.
3,5
Si Donald Glover, alias Childish Gambino, a secoué le petit monde trop bien rangé des séries avec l’incontournable et imprévisible Atlanta, un autre poids lourd du hip-hop américain, en l’occurrence Vince Staples, s’est fait remarquer dans le secteur. «Ceci est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des faits réels serait fortuite», précise-t-il en introduction de ces six épisodes bien tarés où il joue son propre rôle. Dans la première saison du Vince Staples Show (2024), le rappeur slalomait entre les défis et les surprises de la vie quotidienne au beau milieu de sa ville natale. Dans la deuxième, il perd son oncle d’un cancer, se fait enlever la bagnole de sa mère par une dépanneuse en allant faire ses courses au supermarché, et découvre un club pas comme les autres (la guilde des icônes noires) auquel son tonton était affilié. Bienvenue en absurdie…
La série de Vince Staples, Maurice Williams et Ian Edelman (créateur d’How to Make It in America mais aussi d’Entergalactic, animé pour adultes développé avec Kid Cudi) se distingue par son humour corrosif, son côté surréaliste, son sous texte social et politique, son nonsense à la Quentin Dupieux et son ambiance parfois étrange à la David Lynch… Des épisodes découpés en chapitres avec des titres comme dans un bouquin et à l’occasion des bagarres qui évoquent le jeu vidéo Street Fighter avec les bruitages qui vont avec. Un ovni.
J.B.