Critique | Séries

Patrick Melrose: pourquoi on a adoré cette série sur un artistocrate britannique alcoolique et narcissique

Benedict Cumberbatch est Patrick Melrose, pur produit de l’arrogante aristocratie britannique.
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

La série Patrick Melrose est à voir sur arte.tv. On a adoré cette adaptation d’une série de romans autobiographiques écrits par Edward St-Aubyn.

Patrick Melrose

Disponible sur ARTE.TV

Une série de David Nicholls. Avec Benedict Cumberbatch, Jennifer Jason Leigh, Hugo Weaving. 5 épisodes d’une heure.

La cote de Focus: 4,5/5

Les bonnes nouvelles ne sont pas toujours celles qu’on imagine. Quand Patrick apprend la mort de son père, il est davantage submergé par la joie («ce salopard a enfin claqué») qu’envahi par le chagrin. Homme à femmes, alcoolique et narcissique, il est un pur produit de l’arrogante aristocratie britannique et un mec aussi drôle que cynique. Cocaïnomane, héroïnomane et plein d’autres choses en «ane», il se demande tout de même s’il ne profiterait pas du décès soudain de son paternel pour changer. Se libérer de ses démons intérieurs, en finir avec la drogue et les excès. Le problème, c’est qu’il y aura la paranoïa, les crampes, les idées suicidaires («à quoi bon une fenêtre au 33e étage si on ne peut pas sauter?»). Puisqu’il a de toute façon toujours une veine à trouver… 

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Patrick Melrose est l’adaptation d’une série de romans autobiographiques écrits par Edward St-Aubyn. Descendant de la noblesse britannique, fils d’un ancien militaire et chirurgien (campé par Hugo Weaving) et d’une Américaine issue d’une riche famille de Cincinnati (jouée par Jennifer Jason Leigh), Edward est né en 1960 dans les Cornouailles, a grandi entre Londres et le sud de la France, fut maltraité par ses parents et s’est enfoncé dans la came dès l’âge de 16 ans. Pour échapper à la dépression et aux drogues dures, St-Aubyn a romancé sa vie.

C’est Benedict Cumberbatch, également producteur de la série, qui après avoir joué Alan Turing et incarné Julian Assange au cinéma, se frotte ici au personnage. Derrière ses dialogues et son humour irrésistibles, ses scènes invraisemblables, ses idées noires, sa décadence et son chic glauque (ou son glauque chic, c’est selon), cette adaptation de David Nicholls construite comme un périple intérieur offre un portrait remarquable de l’addiction et une plongée glaçante dans une famille dysfonctionnelle de l’aristocratie. Ames sensibles s’abstenir.

J.B.

L’autre série britannique qui fait l’actu

Down Cemetery Road


La série Down Cemetery Road suit l’enquête d’une détective bad ass, incarnée par Emma Thompson.

Disponible sur Apple TV+

Une série de Morwenna Banks. Avec Emma Thompson, Ruth Wilson, Adeel Akhtar. 8 épisodes de 50 minutes.

La cote de Focus: 3,5/5

Alors qu’une maison vient d’exploser près de chez elle dans la banlieue calme d’Oxford, une restauratrice de peintures décide d’enquêter sur la disparition de la petite fille qui y habitait et serait désormais orpheline. Pour l’aider à mettre les choses au clair alors que l’hôpital et la police tentent de la renvoyer à ses pinceaux, Sarah, incarnée par Ruth Wilson (A Very Royal Scandal), décide d’embaucher un détective privé.

Adapté comme Slow Horses des écrits de Mick Herron (Morwenna Banks était déjà de la partie), Down Cemetary Road est un thriller conspirationniste et n’est pas, à plusieurs égards, sans rappeler Utopia de Dennis Kelly. Il partage quelques-uns de ses acteurs (Adeel Akhtar, Nathan Stewart-Jarrett) et le réalisateur Samuel Donovan, qui se cache également derrière plusieurs épisodes de Severance.

Plein de rebondissements et teinté d’un humour typiquement british, Down Cemetary Road vaut aussi par la prestation d’Emma Thompson. Celle qui campait la femme politique Vivienne Rock, une sorte de Trump anglaise, dans Years and Years, formidable saga familiale pas si dystopique qu’elle en avait l’air, campe ici une détective bad ass lassée mais pugnace. Savoureux.

J.B.

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