La saison 2 de No Man’s Land et Upright: 2 séries chaudement recommandées à voir sur arte.tv

No Man’s Land aux côtés des combattantes kurdes en Syrie et Upright, road-trip savoureux dans le désert australien: 2 séries 4 étoiles à voir sur arte.tv.

No Man’s Land (saison 2)

En 2020, sa première saison avait récolté un retentissant succès public et critique. No Man’s Land racontait l’histoire d’Antoine, ingénieur parisien qui, après avoir cru reconnaître sa sœur Anna dans un reportage télévisé aux côtés de combattantes kurdes de l’YPG, premier allié sur le terrain de la coalition occidentale contre le groupe Etat islamique en Syrie, décidait de partir à sa recherche.

Le point de départ de la saison 2 qui arrive enfin sur les écrans n’est pas bien différent. Quoique… Ellie, une jeune professeure texane, repère un de ses anciens petits amis aux infos dans une vidéo de propagande de Daech. Mais Jake n’y est pas un résistant, un détenu ou une victime. Il y figure, menaçant, en bourreau. Pendant ce temps, au beau milieu des combats, alors qu’un journaliste tente de découvrir son identité, Anna sauve Nisrine, une petite et frêle adolescente devenue esclave de l’organisation terroriste.

Mêlant avec brio rigueur documentaire et intensité dramatique, la série franco-israélienne se focalise depuis ses débuts sur le combat des YPJ, les Unités de protection de la femme, et éclaire le sort terrifiant qui lui est réservé par l’organisation djihadiste. Cette deuxième volée d’épisodes resserre encore son récit sur ses figures féminines qu’elles soient victimes, résistantes, combattantes ou tortionnaire. No Man’s Land dépeint celles qui luttent, prennent les risques les plus insensés et sont prêtes à tous les sacrifices. «Fermer les yeux n’est plus une option, même si c’est la voie choisie par l’Occident.» Mais la série montre aussi celles qui sont vendues sur les marchés, emprisonnées, maltraitées, violées et celles réduites au rang d’esclaves au sein même de leur foyer.

Intelligente, haletante, terrifiante et bouleversante, brillamment interprétée aussi notamment par Souheila Yacoub (nommée cette année aux Césars dans la catégorie «meilleure révélation féminine» pour Planète B) et James Krishna Floyd en agent infiltré tiraillé par l’amitié, la série questionne également ces Occidentaux en quête de sens mais qui sont partis entretenir le bûcher de l’enfer à quelques heures d’avion.

J.B.

Upright

Ça ne serait jamais arrivé si elle s’était brossé les dents un peu plus longtemps. Mais suite à un accident de la route, Meg, adolescente insolente et pleine d’aplomb, se retrouve avec le sosie de Chewbacca au volant de son utilitaire qui, si ça se trouve, est un tueur en série. Ou ne serait-ce qu’un psychopathe. Parce qu’il faut être psychopathe pour rouler sans musique dans les grands espaces australiens… D’autant que Lachlan Flynn, Lucky pour les intimes, est rockeur de profession et doit acheminer un piano jusqu’à Perth.

La route va être longue, rythmée par les rencontres, les mauvaises idées et les plans plus foireux les uns que les autres pour ces deux êtres qu’en apparence tout oppose. Créée par Chris Taylor (The Chaser), Upright est une road-série savoureuse, drôle, touchante et feel good portée par un tandem à l’alchimie bluffante: Tim Minchin en quadra désabusé et surtout la formidable Milly Alcock, qui crève littéralement l’écran de son tempérament et de son impertinence. La deuxième saison sera disponible sur arte.tv à partir du 25 avril.

J.B.