Black Mirror: une saison 7 qui continue d’anticiper les effets secondaires du progrès

La saison 7 de Black Mirror s’avère particulièrement variée.
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Black Mirror continue d’imaginer les méfaits à venir du progrès dans une septième saison particulièrement variée.

Entre la sortie en Italie du premier journal papier entièrement écrit par l’intelligence artificielle, le flot hallucinant d’images générées par ChatGPT dans le style des magiques studios Ghibli (souvent par des gens fort éloignés de son esprit), le développement par Google de son robot-taxi ou encore les grands débats sur la souveraineté technologique européenne, la réalité semble souvent rattraper la fiction. Depuis son apparition en 2011, Black Mirror n’a cessé de flouter les frontières qui les séparent.

Née sur Channel 4 et rachetée par Netflix au bout de deux saisons, la série développée par l’animateur télé et éditorialiste britannique Charlie Brooker n’a pas son pareil pour explorer l’effet des nouvelles technologies sur nos sociétés. Palper les méfaits du progrès, préfigurer les dérives à venir et parasiter nos peurs collectives.

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De retour à sa formule technodystopique après s’en être quelque peu éloignée lors de sa précédente fournée, la septième saison de Black Mirror est de bonne tenue même si certains de ses épisodes (tous indépendants les uns des autres, faut-il encore le souligner) rappellent des sujets déjà traités. Dans le premier, intitulé Common People (un clin d’œil au retour imminent de Pulp?), le mari d’une institutrice sauve son épouse neurologiquement atteinte en ayant recours à de toutes nouvelles technologies. Très vite, l’aubaine tourne au cauchemar. Des pubs apparaissent. Les prix du service et du réseau augmentent… Dans Bête noire, qui relève davantage du registre fantastique, la responsable du développement pour une marque de chocolat voit réapparaître dans sa vie une ancienne condisciple qu’elle a traumatisée et sa vie se met à changer. Sentimental et cinéphile, Hotel Rêverie propulse une actrice hollywoodienne dans le remake high-tech immersif d’un film romantique en noir et blanc, tandis que Plaything suit l’interrogatoire d’un mec aux allures de clochard hippie obnubilé par un jeu vidéo et arrêté pour meurtre.

Dans Eulogy, sans doute le plus perturbant de la saison, un vieil homme est contacté par une société qui crée des commémorations immersives, recueillant et téléchargant les souvenirs pour préparer les funérailles. Le kit (un système de gestion mémorielle comme elle l’appelle) est envoyé par drone et lui fera découvrir son passé sous un autre jour.

Mélange de genres et de styles comme promis… Pour la première fois dans Black Mirror, USS Callister: Into Infinity, le sixième et dernier épisode d’une durée d’une heure et demie, est une suite (celle du premier de la saison 4 inspiré par Star Trek) et invite dans  le jeu le plus immersif de l’histoire numérique tandis que des gamers se mettent à y saigner… Tel un divertissant lanceur d’alertes, Black Mirror continue d’ausculter nos travers et d’anticiper les effets secondaires du progrès.

Julien Broquet

Black Mirror (saison 7)

Disponible sur NETFLIX.

Une série de Charlie Brooker. Avec Emma Corrin, Peter Capaldi, Cristin Milioti. 6 épisodes de 60 minutes.

La cote de Focus: 3,5/5

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