La série Mrs Playmen suit la carrière d’Adelina Tattilo, une des rares femmes à la tête d’un empire de presse dans les années 1960.
Mrs Playmen
Disponible sur NETFLIX
Une série de Mario Ruggeri. Avec Carolina Crescentini, Filippo Nigro, Giuseppe Maggio. 7 épisodes de 50 minutes.
La cote de Focus: 3,5/5
Pour certains, elle n’était qu’une pornographe. Pour d’autres, elle a révolutionné les mentalités, les coutumes et la morale de son pays. Jusqu’à se voir inscrite par l’ONU au classement des 30 femmes les plus influentes de la planète. Surnommée «la Hugh Hefner italienne» par le Time en 1971, Adelina Tattilo fut, dans les années 1960, l’une des rares femmes à la tête d’un empire de presse. Lorsque son mari et associé Saro Balsamo s’enfuit et l’abandonne, criblée de dettes et confrontée à des poursuites judiciaires, elle décide de ne pas s’effacer, de prendre son magazine pour adultes en main et d’en faire une revue sophistiquée et avant-gardiste défiant le sexisme de l’époque.
Avec Playmen, la native des Pouilles inventait un mensuel malin et sulfureux, mêlant nus, essais et entretiens d’intellectuels. Militante socialiste, Adelina Tattilo était persuadée que l’érotisme pouvait être une forme de résistance politique et elle a fait de Playmen une tribune pour la liberté sexuelle, le divorce et l’avortement. Un périodique traitant aussi bien d’homosexualité que de prostitution. Une publication qui bouleversait les codes d’un univers jusque-là masculin. Créée par Mario Ruggeri (Devils, Blanca) et réalisée par Riccardo Donna (Dans sa peau), Mrs Playmen raconte sans voyeurisme une femme qui a bousculé l’Italie conservatrice et a transformé le scandale en pouvoir. Une héroïne féministe qui s’est battue contre la misogynie et la bigoterie transalpine dans les années 1960 et 1970. Qui a affronté la censure, les pressions politiques, religieuses et sociétales. Adeline Tattilo est brillamment incarnée par Carolina Crescentini (L’Industriale), entourée d’acteurs tout aussi convaincants qu’elle dans une ville de Rome joliment reconstituée. L’industrie de l’érotisme et de la pornographie continue de plutôt bien réussir au monde des séries…
J.B.
L’autre série qui fait l’actu
Malice
Disponible sur Prime Video
Une série de James Wood. Avec David Duchovny, Jack Whitehall, Carice van Houten. 6 épisodes de 50 minutes.
La cote de Focus: 2,5/5
Yannis Drakoulidis © Prime UK
Thriller britannique emmené par David Duchovny, Malice n’a strictement rien à voir avec le film de 1993 auquel donnaient vie Nicole Kidman, Alec Baldwin et Bill Pullman. Pas d’ablation des ovaires et de tueur en série ici. Dans cette minisérie britannique de James Wood (Rev., Ambassadors, Quacks…), l’agent Mulder de X-Files (et le Hank de Californication) incarne un homme arrogant et plein aux as. Un père de famille ultrafriqué qui pense pouvoir tout acheter. Jusqu’à l’homme à tout faire/nounou/professeur particulier (appelez-le comme vous voulez) d’un couple d’amis qu’il avait invités dans sa luxueuse maison de vacances en Grèce.
Le problème, c’est qu’Adam, incarné par l’humoriste britannique Jack Whitehall, n’est pas celui qu’il prétend être. Il s’immisce rapidement dans sa vie et n’a évidemment pas les intentions les plus bienveillantes qui soient. Secrets, mensonges, motivations douteuses… Comme un tas de fictions, Malice joue avec les notions d’intrusion et de méfiance au sein du foyer, rappelant en vrac Saltburn, Parasite et Le Talentueux Mister Ripley. Il aurait néanmoins mérité davantage de profondeur et de commentaire social. Une fin un peu moins bâclée sans doute aussi. Carice van Houten, la sorcière rouge de Game of Thrones, se charge de jouer la riche mère de famille dans ce thriller dispensable.
J.B.
