Critique | Séries

Les combats de la communauté antillaise de Londres vus par Steve McQueen et Alexander Skarsgard en androïde tueur: nos 2 séries du moment

Le réalisateur Steve McQueen raconte dans Small Axe les luttes de la communauté antillaise de Londres, dont il est lui-même issu.
FocusVif.be Rédaction en ligne

L’histoire de la communauté antillaise de Londres retracée par Steve McQueen ou de la science-fiction avec Alexander Skarsgard en cyborg qui s’est piraté lui-même: notre sélection séries.

Small Axe

Disponible sur ARTE.TV

Une série de Steve McQueen. Avec Malachi Kirby, John Boyega, Alex Jennings. 5 épisodes de 63 à 127 minutes.

La cote de Focus: 4,5/5

Plus qu’une série, c’est une collection de cinq remarquables films indépendants les uns des autres (deux ont été sélectionnés et labellisés par le Festival de Cannes) qui se cache derrière ce titre emprunté à une chanson de Bob Marley et à un proverbe jamaïcain soulignant la force de la petite hache face aux grands arbres. Réalisé en 2020 par Steve McQueen (Hunger, Shame, l’oscarisé 12 Years a Slave…), lui-même fruit de cette vague migratoire caribéenne qu’a connue l’Angleterre durant les années 1950-1960, Small Axe raconte sur plus de 20 ans, des années 1960 aux années 1980, l’incessant combat de la communauté antillaise de Londres.

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Mangrove, le premier épisode, se déroule dans le quartier de Notting Hill à l’aube des seventies. Frank Crichlow y ouvre un restaurant mais fait immédiatement face au harcèlement, aux descentes et violences de la police. D’une justesse et d’une force rares, Mangrove, qui bascule sans faiblir dans le film de prétoire, dure plus de deux heures et est en bonne partie basé sur des faits réels. Si Lovers Rock s’inscrit dans la fièvre et le rapprochement des corps d’une house party, Red, White and Blue et Alex Wheatle retracent également des histoires vraies. Celle de Leroy Logan, qui s’est engagé dans la police en 1983 pour changer les mentalités de l’intérieur. Et celle d’un gamin élevé en orphelinat qui se cherche et se trouve dans le quartier caribéen de Brixton avant d’atterrir derrière les barreaux. Quant à Education, il épingle avec des personnages de fiction l’envoi bien réel et sans raison d’enfants noirs en écoles spécialisées. McQueen a réalisé un vrai travail d’enquête et des centaines d’interviews pour écrire ces scénarios qui dénoncent le racisme systémique au Royaume-Uni. Réussite formelle, Small Axe brille autant par son intelligence, sa dignité et sa subtilité que par ses acteurs et la musique de Mica Levi. Un must que cette séance de rattrapage.

J.B.

Murderbot

Disponible sur APPLE TV+

Une série de Chris et Paul Weitz. Avec Alexander Skarsgard, David Dastmalchian, Noma Dumezweni. 10 épisodes de 20 à 30 minutes.

La cote de Focus: 3/5

Derrière la promesse un brin sanglante du titre Murderbot, il y a une saga de romans humoristiques et dystopiques écrite par l’Américaine Martha Wells et publiée chez nous sous le titre Journal d’un AssaSynth (L’Atalante). L’originalité des livres, et par extension de cette adaptation télévisée, est d’adopter le point de vue d’un cyborg de sécurité, appelé «SecUnit», ayant réussi à hacker le module informatique qui l’obligeait jusqu’ici à obéir aux ordres. Alors qu’il a pour mission de protéger une équipe de scientifiques sur une planète abandonnée, l’androïde tente de dissimuler sa liberté récemment acquise, de peur d’être démantelé par la compagnie.

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Assez légère, la série charme surtout grâce aux dissonances entre le comportement externe du robot, purement utilitaire au sein de l’équipe, et ses monologues internes, remplis de punchlines mordantes à l’égard de la condition humaine. Dans le rôle du murderbot, Alexander Skarsgard excelle, jouant de son imposante stature et de son impassibilité naturelle pour créer un tempo comique irrésistible. Dommage que la série délaisse progressivement son impertinence au profit d’un discours notamment plus convenu sur l’empathie et l’épanouissement personnel.

J.D.P.

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