Titre - The Essex Serpent
Genre - Thriller
Réalisateur-trice - Une minisérie créée par Anna Symon
Quand et où - Disponible sur Apple tv+
Casting - Avec Claire Danes, Tom Hiddleston, Frank Dillane
Malgré un casting encore une fois impressionnant et une esthétique ébouriffante, The Essex Serpent, la nouvelle série Apple tv+, peine à convaincre.
À la vision de la scène d’ouverture virtuose de The Essex Serpent, on s’attend à une enthousiasmante série de genre, on se prend à rêver à six minifilms d’horreur délicieusement gothiques -l’intrigue de cette minisérie de six épisodes se situe dans l’Angleterre victorienne. Le pitch est au diapason: dans les contrées marécageuses du comté d’Essex, un serpent de mer légendaire terroriserait la population, et une jeune fille est portée disparue. Cora Seaborne (Claire Danes), jeune veuve londonienne d’un mari abusif et paléontologue à ses heures, se rend sur les lieux, avec fils et gouvernante, pour enquêter sur la créature. Là-bas, elle devra faire face aux crédules villageois et à Will Ransome (Tom Hiddleston), le vicaire local, peu fervent de mythes à base de reptiles marins mystiques.
Le casting est royal, certes, mais ce sont les rôles secondaires qui séduisent le plus: Hayley Squires est parfaite en gouvernante aux idéaux socialistes, tout comme Clémence Poésy en Stella, la fidèle épouse du révérend Will. De son côté, Frank Dillane, réjouissant en Luke Garrett, jeune médecin surdoué épris de Cora Seaborne, rappelle, avec son look et son jeu un rien décalé, le Johnny Depp période Dead Man. Claire Danes, aka Carrie Mathison dans Homeland, fait le job en veuve meurtrie. Au final, c’est surtout Tom Hiddleston (alias Loki!) qui déçoit: en vicaire ô combien tourmenté, il tente en vain, prenant des airs prétendument profonds, de s’emparer du titre de meilleur homme d’Église dans une série -trop tard, il est, comme chacun le sait, détenu (à vie) par Andrew Scott dans la seconde saison de Fleabag.
On reste confiant, d’autant que les paysages, les intérieurs, tout est d’une beauté à couper le souffle. Les éclairages sont bluffants, et certaines scènes sont pareilles à des tableaux du Caravage. (Presque) tout paraît, sur le papier, exaltant. Mais voilà, le récit est d’une lenteur affolante (assommante?). The Serpent of Essex a beau être une adaptation du best-seller éponyme de Sarah Perry, on ne saisit pas toujours où l’intrigue nous mène. Et, bon sang, ce maudit serpent -que l’on imagine gigantesque et effrayant- va-t-il finir par montrer le bout de sa queue? On le guette avec à peu près la même impatience que les dragons dans la première saison de Games of Thrones.
On se demande aussi, si toutefois il n’existait pas, ce que diable il pourrait bien représenter. Les péchés des villageois? Le diable, justement? Le patriarcat? La série préfère se concentrer sur la passion entre Cora et Will (qu’on avait vu venir à des marécages à la ronde). OK, l’émotion point par endroits lors de l’épisode final, mais on ne nous enlèvera pas de l’idée qu’il y avait bien mieux à faire. Et pour ce qui est de l’horreur gothique, on reverra plutôt le Dracula de Coppola.
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