Julianne Moore qui dirige une association écologique un peu trouble , le parcours du combattant de candidats gay à l’adoption et un orchestre danois fou fou fou: nos 3 séries du moment.
Sirens
Disponible sur Netflix
Une série de Molly Smith Metzler. Avec Milly Alcock, Meghann Fahy, Julianne Moore, Kevin Bacon. 5 épisodes d’une heure.
La cote de Focus: 3/5
L’une des premières scènes de Sirens sert de fausse-piste. Simone (Milly Alcock), 25 ans, toute pimpante dans ses vêtements colorés, ordonne à une foule de techniciens de s’affairer pour un important shooting. Le premier réflexe est de penser qu’elle est l’assistante d’une star, une actrice ou une chanteuse. La vérité est plus troublante: sa patronne, Michaela Kell (Julianne Moore), est à la tête d’une association écologique dont le fonctionnement ressemble beaucoup à celui d’une secte…
Créée par Molly Smith Metzler (Maid), Sirens s’impose comme un étonnant soap, qui navigue entre le drame psychologique –Simone se noie dans son travail pour fuir une enfance traumatique– et la satire bourgeoise à la White Lotus. Le mélange des genres n’est pas toujours heureux, d’autant que l’humour est inégal, mais la série a le mérite de proposer une galerie de personnages ambigus et surprenants, qui intriguent jusqu’au bout.
J.D.P.
Lost Boys and Fairies
Disponible sur arte.tv
Une série de Daf James. Avec Sion Daniel Young, Fra Fee, Elizabeth Berrington. 3 épisodes de 58 minutes. Le 5 juin à 20h55 sur Arte, déjà disponible sur Arte.tv
La cote de Focus: 3,5/5
«Vous avez vécu une enfance heureuse? Quand avez-vous découvert que vous étiez homosexuel? En avez-vous souffert?» En couple depuis huit ans, Andy, comptable, et Gabriel, qui chante et danse au Neverland, un club queer de Cardiff, ont entrepris les démarches pour adopter une petite fille et sont soumis à l’interrogatoire des services sociaux. Tandis que le premier répond avec beaucoup de sérénité aux questions de Jackie, l’assistante en charge de leur dossier, le deuxième vit mal l’intrusion dans sa vie privée et l’introspection imposée. Gabriel n’a d’autre choix que de se confronter au décès inopiné de sa mère quand il était gosse et à sa relation compliquée avec son père extrêmement religieux. Mais aussi à la découverte de son homosexualité, aux maltraitances en milieu scolaire et à ses nombreux et divers excès. Lors d’une journée de rencontre avec des enfants à adopter, les deux hommes font la connaissance d’un garçonnet de 7 ans au passé pour le moins compliqué.
Créée par Daf James, un artiste gallois touche-à-tout, et sacrée meilleure fiction européenne en 2024 à La Rochelle, Lost Boys and Fairies raconte un parcours semé de doutes, d’espoirs et d’embûches et joue avec les genres (drame, comédie et numéros musicaux) pour questionner avec tact les défis de l’(homo)parentalité. Porté par la prestation époustouflante de Sion Daniel Young (Deceit, Slow Horses), la performance d’Elizabeth Berrington (Stella, The Syndicate) et un casting toujours juste, cette minisérie pleine d’empathie détone et oscille en permanence entre le rire et les larmes. Par moments très drôle, que ce soit dans ses dialogues, ses situations ou les images mentales qui traversent ses personnages (comme cette chorégraphie surréaliste de bagarre entre parents), Lost Boys and Fairies vaut assurément le détour.
J.B.
L’Orchestre
Disponible sur Be à la demande
Une série de Mikkel Munch-Fals. Avec Frederik Cilius Jorgensen, Rasmus Bruun, Neel Rønholt. 10 épisodes de 25 minutes.
La cote de Focus: 3,5/5
Père de famille gentil et naïf qui tente de se faire aimer de tous, Jeppe entre dans la cage aux lions. Il vient d’être engagé comme directeur adjoint de l’orchestre symphonique de Copenhague, où son épouse travaille en tant que comptable. Jeppe ne connaît pas le milieu, n’en possède ni les codes ni le vocabulaire et il a affaire à la fine fleur. «Cent musiciens névrosés à l’ego démesuré et dépourvus d’estime de soi. Cent narcissiques qu’il faut réussir à faire travailler en équipe.» Parmi eux, Bo, professeur odieux et clarinettiste frustré, ou encore Simon, queutard prétentieux dont il brigue le poste.
Imaginée par Mikkel Munch-Fals et scénarisée par Adam Price, le créateur de Borgen, L’Orchestre sa faufile dans les coulisses d’une institution culturelle de renom et raconte les relations unissant ceux qui y travaillent. Satirique, burlesque, loufoque, grinçante, la série danoise se moque des ego surdimensionnés et applique au monde de la musique classique les recettes des comédies de bureau à la The Office. La série, qui compte deux saisons, se consacre tout entière aux travers de ses personnages. Une directrice autoritaire et incompétente, des musiciens sous substances et même une gamine de 8 ans qui martyrise ses camarades de classe. En avant la musique…
J.B.