
Après Lost, J.J. Abrams revient avec Duster, une série tout aussi époustouflante
Duster est la série événement de ce début mai. Elle signe le retour de J.J. Abrams en tant que réalisateur. Au menu: bagarres gratinées, fusillades endiablées et scènes bien sanguinolentes. Si la science-fiction n’est pas au programme, elle l’est avec une autre série à ne pas manquer également: L’Eternaute.
Duster
Disponible sur HBO MAX
Une série de J.J. Abrams et LaToya Morgan. Avec Rachel Hilson, Josh Holloway, Keith David.
8 épisodes de 50 minutes.
La cote de Focus: 4/5
Il y a un peu plus de 20 ans, J.J. Abrams révolutionnait le monde de la télé et des séries avec Lost. Né à New York, fils de producteurs, Abrams réinventait la narration au long cours et se jouait des genres cinématographiques. Lost fut un tel phénomène qu’il incita le président Barack Obama à changer la date d’un de ses discours, prévu le même jour que la diffusion du premier épisode de la saison 6. Une flopée de blockbusters (du Mission Impossible, du Star Trek, du Star Wars…) et deux séries (Fringe et Undercovers) plus tard, J.J. Abrams retrouve Josh Holloway qui incarnait le calculateur Sawyer et le plonge avec sa cocréatrice LaToya Morgan (The Walking Dead, Turn) dans le milieu de la pègre au début des années 1970.
Rien de surnaturel par ici. James Bond avait son Aston Martin, Steve McQueen sa Mustang GT et les Dukes conduisaient General Lee. Séducteur à la coule, Jim Ellis, sourire Pepsodent et cheveux au vent, a une Plymouth Duster qu’il met en même temps que ses talents de chauffeur au service d’un insaisissable gangster. Interprétée avec autant de swag et une fabuleuse coupe afro par Rachel Hilson, Nina Hayes est, elle, la première femme noire à intégrer les rangs du FBI. Maligne et badass, elle n’hésite pas à faire chanter Jim pour le convaincre de trahir et faire tomber son patron.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Pour son grand retour sur le petit écran, JJ. Abrams, qui a produit des films et des séries mais se faisait discret depuis quelques années en tant que scénariste et réalisateur, délaisse les flash-back alambiqués et la science fiction au profit d’une virée vrombissante et vintage en Arizona. Porté par une hallucinante B.O. qui aime autant le rock et le folk que la soul et le funk, Duster capture le charme, la classe et le groove d’une époque.
Il y a de la Blaxploitation, du Tarantinien (de Reservoir Dogs à Pulp Fiction, de Kill Bill à Once Upon a Time in Hollywood…), du Starsky & Hutch dans tout ça. Une super musique, omniprésente. The Sonics, Nancy Sinatra, The Stooges et Jimi Hendrix. Curtis Mayfield, Otis Redding, Sam and Dave, Ike & Tina. Il y a des bagnoles qui roulent vite, des courses-poursuites et plein de demi-tours. Des bagarres gratinées, des fusillades endiablées et des scènes bien sanguinolentes. Puis aussi beaucoup de savoureux bla-bla. De conversations surréalistes et référencées. Et même un générique incroyablement bien foutu qui met en scène des voitures miniatures dans une ludique chorégraphie. Duster est une histoire de style. Pattes d’éph et cols pelle à tarte. Les méchants ont de l’allure. Les coups tordus sont flamboyants. Mais Duster épingle aussi un contexte social. Sans jamais se départir de leur sens de l’action et de l’humour, J.J. Abrams et LaToya Morgan dénoncent le racisme systémique, les inégalités de genre et la corruption dans ce truculent divertissement. La fin étonnante de cette première salve appelle clairement une suite non encore officialisée. Hâte.
Julien Broquet
L’Eternaute
Disponible sur NETFLIX
Une série de Bruno Stagnaro. Avec Ricardo Darin, Carla Peterson, César Troncoso.
6 épisodes d’environ 50 minutes.
La cote de Focus: 3,5/5
Alors qu’une mystérieuse neige toxique s’abat sur Buenos Aires et décime la population, un paisible vétéran de la guerre des Malouines et ses potes tentent tant bien que mal de survivre au milieu du chaos. Considérée comme un chef-d’œuvre de la science fiction sud-américaine, L’Eternaute est une célèbre bande dessinée argentine de 1957 (sa version de 1976 a pris une tonalité plus politique et agressive) créée par le scénariste Héctor Oesterheld, militant de gauche péroniste séquestré et plus que probablement assassiné par la junte en même temps que ses quatre filles et beaux-fils à la fin des années 1970.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Acteur phare du cinéma argentin, Ricardo Darin (Les Nouveaux Sauvages) emmène cette série haletante plus sociologique, dans un premier temps du moins, que spectaculaire. L’Eternaute n’est pas sans rappeler La Route, Je suis une légende et autres récits postapocalyptiques. Bruno Stagnaro y apporte force et modernité, aborde dilemmes éthiques et questions philosophiques. Une deuxième et normalement ultime saison est d’ores et déjà en cours de préparation.
J.B.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici