Comment J.J. Abrams relance la carrière de Josh Holloway avec une Plymouth Duster vintage

Dans Duster, Josh Holloway (Sawyer dans Lost) est un chauffeur charismatique au service de la mafia locale.

Duster, série rétro et escapiste signée J.J. Abrams –créateur de Lost– et LaToya Morgan, déferle à toute allure sur les écrans. Attachez vos ceintures!

Cela faisait 20 ans qu’une image hantait l’esprit de J.J. Abrams. «Une cabine téléphonique qui sonne dans le désert, une muscle car qui fonce vers elle, et Josh Holloway (le célèbre Sawyer dans Lost) qui sort de la voiture. C’est tout ce qu’il avait», se remémore l’écrivaine et productrice américaine LaToya Morgan. Pas grand-chose donc mais bien assez pour mettre en route un scénario. «L’image était tellement fascinante. Nous n’arrêtions pas de discuter de qui pouvait bien être cet homme dans la voiture, et où il se rendait, poursuit la cocréatrice. A partir de ce moment, nous tenions quelque chose.»

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Plus de cinq ans plus tard, ce vague pitch s’est mué en une série d’action rétro joyeuse en huit épisodes, qui se déroule en 1972 dans le sud-ouest ensoleillé des Etats-Unis. Josh Holloway incarne Jim Ellis, un chauffeur charismatique d’un patron de la pègre locale. Jamais il ne s’est posé de questions sur la nature de son travail, pas même lorsqu’il emmène sa fille en balade dans sa clinquante Plymouth Duster. Jusqu’à ce que Nina Hayes (Rachel Hilson, vue dans Love, Victor), première agente noire de sexe féminin au sein du FBI, s’infiltre dans son véhicule et commence à poser les bonnes questions sur la mort de son frère. Sans trop en dévoiler: la cabine téléphonique du premier épisode mène à un stand de nachos bien gras, des trafiquants d’organes et un parrain mafieux retors que Nina et Jim veulent faire tomber.

«Nous voulions raconter une histoire de mafia à la fois violente, stylée et pleine d’humour.»

Si tout cela semble familier, ce n’est pas un hasard: Morgan et Abrams n’avaient nullement l’intention d’explorer des terrains vierges. Duster est un voyage nostalgique truffé de virées chaotiques, de pantalons flare beaucoup trop serrés et d’astuces sorties de la vieille boîte à malices télévisuelle. Flashforwards, cliffhangers, répliques percutantes, retournements de situation et virages serrés: la série ne se contente pas de se dérouler dans les années 1970, elle se regarde aussi comme une comfort TV d’antan –avec, çà et là, un crâne fracassé. «Pendant l’écriture, je me suis plongée dans les séries et les films de voitures de l’époque, comme The Dukes of Hazzard (Shérif, fais-moi peur, en VF) et Bullitt, retrace LaToya Morgan. Mais nous avons aussi discuté de Martin Scorsese, Quentin Tarantino et des frères Coen. Nous voulions raconter une histoire de mafia à la fois violente, stylée et pleine d’humour.»

C’est l’un des atouts majeurs de Duster: la série prend on ne peut plus au sérieux son hommage aux années 1970. A chaque règlement de comptes, chaque course-poursuite et chaque rixe de bar, l’amour du Hollywood classique jaillit de l’écran. Jim Ellis flirte avec une version fictive de la star de Broadway Adrienne Barbeau lors d’une fête organisée dans la villa d’Elvis Presley. La bande-son regorge de classiques du blues et du rock’n’roll signés Linda Ronstadt ou encore Elvis lui-même. C’est d’ailleurs son morceau (Let Me Be Your) Teddy Bear qui accompagne une scène horrifique à la Tarantino dans un bowling.

Iconique Duster

Et puis, il y a la Duster elle-même, une voiture iconique qui n’est restée sur le marché que six ans. «Pour Jim, la Duster est ce qu’est le cheval au cow-boy d’un western: son meilleur ami, note la scénariste. Comme KITT pour Michael Knight dans K2000, comme la Dodge Charger pour Vin Diesel dans Fast and Furious. Jim, lui aussi, avait besoin d’une voiture qui reflète son personnage. Et la Duster jouit d’une réputation fantastique auprès des passionnés d’automobile, précisément parce qu’elle est rare.» Pour Josh Holloway, Duster représente à la fois des retrouvailles avec J.J. Abrams –l’homme qui a lancé sa carrière avec Lost et un rêve d’enfant devenu réalité. Pour ce rôle, l’acteur a réalisé (en grande partie) ses propres cascades. «Jim Ellis est le meilleur chauffeur dans son domaine. Si je voulais bien l’incarner, je devais comprendre ce qu’il faisait. Quand on joue un cow-boy, on apprend à monter à cheval, dit-il. Ici, j’ai appris que conduire est une affaire de précision. Et aussi qu’une voiture de 1972 peut tomber en morceaux. Le moteur cale, des pièces se brisent. Je suis donc heureux qu’il existe aujourd’hui des caméras sans cameraman. Sans cela, j’aurais craint pour la vie de mes collègues.»

Duster mise sur un divertissement spectaculaire, mais sous le capot bat bel et bien un cœur. A travers les yeux de l’agente du FBI Nina Hayes et de son collègue Awan –incarné par l’acteur amérindien Asivak Koostachin–, on découvre aussi un visage des Etats-Unis à la fois ouvertement raciste et animé d’un rêve presque naïf d’un avenir plus égalitaire.

Nina est librement inspirée de Sylvia Mathis, qui fut, en 1976, soit quatre ans après les événements de la série, la première femme noire à intégrer le FBI. «Nina est un mélange de Mathis, d’autres femmes qui travaillaient à l’époque, et de ma mère, qui a dû elle aussi se frayer un chemin vers le sommet dans un environnement hostile, en tant que jeune femme intrépide, souligne LaToya Morgan. Ma mère a vraiment réussi à changer la manière dont les gens la percevaient. C’est exactement ce que fait Nina.»

Rachel Hilson, qui incarne Nina, décrit les années 1970 comme une époque marquée par l’optimisme. «Ma mère a grandi dans les années 1970, explique-t-elle. Je lui ai demandé si elle trouvait notre époque meilleure que la sienne. Elle m’a répondu qu’à l’époque, au moins, on avait encore le sentiment de construire quelque chose, que tout deviendrait plus simple, plus juste. C’était agréable de pouvoir s’évader dans ce temps-là.»

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