Adolescence: la série en plans-séquences qui secoue Netflix

La minisérie Netflix Adolescence: 4 épisodes en pur temps réel.
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

La minisérie Netflix Adolescence, singulièrement ambitieuse, envisage une affaire criminelle sous différents prismes.

Adolescence

Disponible sur Netflix.

Une série de Jack Thorne et Stephen Graham. Avec Stephen Graham, Ashley Walters, Erin Doherty.

La cote de Focus: 3,5/5

Héritières de La Corde (1948), le fameux film d’Alfred Hitchcock qui donnait l’impression de se dérouler en temps réel, les fictions tournées en un seul et unique plan-séquence, ou qui en nourrissent en tout cas l’illusion, se multiplient sur les écrans ces dernières années, de Birdman d’Alejandro González Iñárritu à Boiling Point de Philip Barantini en passant notamment par 1917 de Sam Mendes. Précisément réalisée par Philip Barantini, qui retrouve d’ailleurs pour l’occasion son acteur Stephen Graham, la minisérie anglaise Adolescence reprend aujourd’hui ce principe à son compte en proposant quatre épisodes tournés effectivement chacun en une seule prise et donc en pur temps réel.

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Ce concept radical, tout en immersion et en tension, est ici mis au service d’un sujet particulièrement secouant, puisque Adolescence, drame Netflix notamment produit par Brad Pitt, s’intéresse à la douloureuse onde de choc produite par un meurtre au couteau perpétré par un gamin âgé seulement de 13 ans sur fond de possible harcèlement. Au-delà du simple tour de force technique, assez ostentatoirement virtuose, et de l’inévitable décharge émotionnelle vers laquelle elle tend, la série, singulièrement ambitieuse, a l’intelligence de chercher constamment la complexité et la nuance en envisageant l’affaire sous différents prismes: policier, scolaire, psychologique, familial…

Elle évite ainsi d’asséner une vérité monolithique: dans Adolescence, chacun porte «sa» vérité comme une croix, et l’ensemble ouvre sur une myriade d’interrogations et de questionnements (en lien avec les injonctions sociales sur la masculinité, notamment) qui demeurent en suspens et finissent par hanter le spectateur. Une expérience assurément intense, dont on n’a probablement pas fini d’entendre parler.

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