La sélection TV du 22 au 28 mars: Zelensky, le New Deal, Freud vs Bacon et Mr Bates

Qui est vraiment VolodymyrZelensky? © AFP
FocusVif.be Rédaction en ligne

A la télévision cette semaine, un portrait de Volodymyr Zelensky, les limites du New Deal et la série Mr. Bates contre le post office.

Zelensky, le prix de la résistance

Mardi 25 mars à 20.05 sur Tipik

Documentaire de Michael Waldman et Louis Lee Ray.

3,5/5

Il est de tous les journaux télévisés, de toutes les gazettes, de toutes les conversations. Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, son président Volodymyr Zelensky a été projeté sur le devant de la scène géopolitique mondiale. «En Ukraine, même ses opposants éprouvent de la sympathie pour lui. Y compris les partisans de son prédécesseur», écrivait récemment le Courrier international.

Mais qui est vraiment Zelensky? Le documentaire en trois parties de Michael Waldman et Louis Lee Ray brosse un portrait très intime de ce héros des temps modernes. Son parcours est relativement connu désormais. Mais le format documentaire se prête assez bien à le retracer. C’est que Zelenzky est un produit de la télé et du divertissement. Il a gagné Danse avec les stars. Ce qui l’a rendu extrêmement célèbre. Ses films ont rencontré du succès en Ukraine mais aussi en Russie. Il a même prêté sa voix à l’ours Paddington.

Mais le plus troublant reste qu’humoriste, il a incarné le président dans une série télévisée avant de devenir celui de l’Ukraine dans la réalité. Dans la série Serviteur du peuple, Zelensky jouait un héros qui en avait assez de la corruption et de l’incompétence des hommes politiques en Ukraine. Un homme ordinaire, professeur d’histoire, qui se retrouvait propulsé à la tête du pays suite à une diatribe devenue virale. Ce qu’il disait sur la société ukrainienne faisait mouche. Ce rôle et le succès du feuilleton l’ont ainsi fait devenir un leader d’opinion et ont à jamais brouillé la frontière entre la réalité et la fiction.

«Zelensky a gagné Danse avec les stars. Ses films ont rencontré du succès en Ukraine mais aussi en Russie. Il a même prêté sa voix à l’ours Paddington.»

Nourri par des archives télévisuelles assez déconcertantes, les commentaires de sa femme ou encore d’un correspondant du Guardian, mais aussi surtout par une interview de Zelensky lui-même (il y partage une partie de son histoire vêtu d’un sweat-shirt kaki frappé de l’inscription I’m Ukrainian.), Le Prix de la résistance raconte un homme charismatique qui représentait l’idéal de son pays. Retrace son enfance dans une famille juive marquée par l’holocauste, ses rêves adolescents. Le jeune homme aux cheveux longs, boucle d’oreille à l’appui, qui jouait de la guitare, faisait partie d’une troupe de théâtre, était comme il dit assez rock’n’roll et a étudié le droit. Mais aussi le chef d’Etat puis de guerre qui n’avait pas prévenu sa femme avant de se présenter aux élections. L’histoire d’un président sans expérience politique, d’un excellent communiquant et d’un homme piégé  par la plus grande invasion militaire que l’Europe ait subie depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le New Deal mais pas pour tous

Samedi 22 mars à 20.30 sur La Trois

Documentaire de Deborah Ford.

3,5/5

© DR

Programme lancé en 1933 pour soutenir les couches les plus défavorisées, réformer les marchés financiers et redynamiser une économie américaine rongée par les faillites et le chômage après le krach de 1929, le New Deal est entré dans la légende pour avoir sauvé de la Grande dépression le peuple américain en lui offrant assistance, travail et nouveaux droits.

Ce New Deal n’a cependant pas profité à ceux qui en avaient le plus besoin. Ce nouvel épisode de la série documentaire Les Coulisses de l’histoire décortique l’échec. Il a beau avoir offert à des millions d’Américains boulot et sécurité, le plan de Roosevelt n’a pas été à la hauteur de ses promesses. Il a laissé pour compte un dixième de la population américaine. Parce que les états étaient peu habitués à l’intervention du gouvernement fédéral dans la gestion économique et sociale. Parce qu’on n’abandonne pas facilement ses privilèges. Puis aussi parce que beaucoup d’employeurs n’ont pas joué le jeu et parce que le racisme du sud a pesé de tout son poids. Un docu tout en archives, intéressant et bien ficelé.

Bacon-Freud, face à face

Vendredi 28 mars à 23.10 sur France 5

Documentaire de Catherine Aventurier.

3/5

Extrait du documentaire © DR

C’est l’histoire de deux peintres figuratifs qui se sont dirigés vers le portrait alors que personne en Angleterre ne faisait quoi que ce soit de semblable. Celle de deux marginaux qui se sentaient à la fois isolés et exceptionnels. Un homosexuel né à Dublin se sentant éloigné de la culture anglaise et un immigrant juif, petit fils du fondateur de la psychanalyse.

Francis Bacon et Lucian Freud. Une histoire d’amitié et de rivalité qui a débouché sur l’un des tableaux les plus chers du monde. Portrait en triptyque, Les Trois études de Lucian Freud (1969) est devenu en 2013 le plus onéreux jamais vendu aux enchères (142 millions de dollars), pulvérisant le record détenu par Le Cri d’Edvard Munch. «C’était une sorte de rock star. On aurait dit quand on était à un de ses vernissages qu’on sortait d’un stade de football», commente Yves Peyré, écrivain et ami de Bacon. Modèles, assistants, biographe lèvent le voile sur la relation qui a animé les deux hommes. Bien aidés par de riches images d’archives.

Mr. Bates contre le Post Office

Jeudi 27 mars à 20.55 sur Arte

De James Strong. Avec Toby Jones, Julie Hesmondhalgh, Monica Dolan. Quatre épisodes de 45mn. Aussi disponible sur Arte.tv.

3,5/5

© DR

Depuis l’installation d’un nouveau programme informatique, Alan Bates qui tient un bureau de poste épicerie au pays de Galles rencontre de gros soucis avec sa caisse et sa comptabilité. Sans qu’il ne comprenne ce qui lui arrive, un déficit abyssal se creuse. Il en a va de même pour de nombreux autre postiers aux quatre coins de l’Angleterre. Mais si contrairement à d’autres, il ne s’est pas laissé démonter, Alan a quand même été obligé de fermer boutique.

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Le nouveau logiciel, acheté à prix d’or par l’entreprise publique postale à une firme japonaise, est la cause de tous ces soucis mais les services d’assistance répondent inlassablement  la même chose: «Vous êtes le seul à rencontrer des difficultés.» Pétrifiée après avoir vu un collègue jeté en prison, Jo (Monica Dolan) s’est résignée à plaider coupable au tribunal. Profondément humain et revivifiant, dans la lignée des drames sociaux dont les Britanniques ont le secret, Mr. Bates contre le Post Office raconte un nouveau combat de David contre Goliath et retrace comment une poignée de gens honnêtes et ordinaires ont perdu leurs emplois, leurs économies, parfois leurs maisons (certains ont mis fin à leurs jours, d’autres ont fait de la prison), malmenés par l’incompétence et les mensonges des services publics et de leur direction.

Secondé par des acteurs avec des vraies gueules qui ressemblent tous à des gens de la rue, Toby Jones (La Taupe, Hunger Games, Captain America) est épatant dans cette mini-série tirée d’une erreur judiciaire bel et bien réelle et d’une épouvantable gestion managériale tristement d’actualité. Le Post Office a imputé à 3.500 postiers des déficits causés par le logiciel Horizon. 700 ont été condamnés. 236 ont été incarcérés et quatre se sont suicidés.

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