La sélection télé du 14 au 20 juin: les Pet Shop Boys, l’Euro des Cats et une série sur la guerre en Bosnie

Les Pet Shop Boys, 40 ans de hits. © Getty Images
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

A la télé cette semaine, un docu sur les Pet Shop Boys, les débuts de l’Euro féminin de basket et une série militaire suédoise.

Pet Shop Boys: 40 ans de pop

Mercredi 18 juin à 22.50 sur Arte

Documentaire de Louise Lockwood.

3,5/5

Ils acceptent rarement d’être filmés en coulisses. «En fait, j’ai une doublure pour la moitié des concerts…» Mais ont fait une exception pour l’occasion. Duo le plus titré de la pop anglaise, les Pet Shop Boys ont rencontré un succès phénoménal, pondu un paquet de tubes (West End Girls, Rent, It’s A Sin, Go West, leur réinvention d’Always On My Mind,…) et écoulé plus de 100 millions d’albums à travers le monde avec un savant mélange de mélodies accrocheuses, d’électronique et d’idée avant-gardistes. Louise Lockwood (déjà réalisatrice de Parallel Worlds, Parallel Lives sur le chanteur de Eels Mark Oliver Everett parti sur les traces d’un père qu’il avait peu connu) brosse leur portrait en prenant pour fil rouge les coulisses de leur tournée mondiale, Dreamworld, et commence son documentaire avec des répétitions à Londres en juillet 2023.

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Créés en 1981 par un journaliste musical (Neil Tennant) et un étudiant en architecture (Chris Lowe), les Pet Shop Boys ont ceci de particulier qu’ils n’ont jamais opposé la culture intello et la culture populaire. Ils ont même durablement marqué les esprits avec l’ambiance festive de leur son et la satire politique de leurs textes. Suburbia traite de l’ennui des banlieues, Opportunities évoque le milieu des affaires au début du Thatchérisme et de la privatisation. Leurs albums ont toujours, disent-ils, été des prises de position sur le monde.

Entre des interviews de leur manageuse, de leur génial graphiste Mark Farrow (il a aussi bossé avec Spiritualized…) ou encore de Jake Shears (Scissor Sisters), Tennant et Lowe papotent au maquillage ou en train de signer des posters. Ils racontent leurs premiers pas. Comment ils sont rentrés dans l’industrie et ont planté leurs premières chances. L’un était fan des Beatles et des Monkees mais le disco, les boites de nuit à Blackpool et la vie nocturne ont tout changé. L’autre évoque le son de Kraftwerk et l’évolution permanente des années 80. «C’était comme si on réinventait la guitare toutes les semaines.» «Neil et Chris se sont rencontrés et ils ont trouvé en l’autre un instrument de musique dont ils pouvaient jouer», résume l’un des intervenants.

Extrêmement drôles, les Garçons de l’animalerie exhument et commentent certaines de leurs démos originales des années 80 tandis que Louise Lockwood s’incruste dans le grenier de James Ford, son studio qui lui sert de tanière (ou bien est-ce sa tanière qui lui sert de studio). C’est le producteur fétiche des Arctic Monkeys qui a mis en boîte leur quinzième et dernier album en date, Nonetheless, paru l’an dernier. Savoureux.

La Messagerie du crime

Lundi 16 juin à 21.45 sur La Trois

Documentaire de Guillaume Dasquié et Nicolas Jaillard.

3,5/5

Le 15 février 2021, après de longs moins de recherches, les services de police belges accédaient en direct au contenu d’environ 1,5 million de messages échangés quotidiennement par les 164.000 utilisateurs d’une application réputée inviolable. Une solution téléphonique permettant avec son système de chiffrement «extrêmement robuste et sophistiqué» d’échanger de façon sécurisée et anonyme. Le groupe Sky Global lui même n’avait pas accès (et ne pouvait donc transmettre aux forces de l’ordre) le contenu des messages, la localisation ou l’adresse IP de ses utilisateurs.

Mais en infiltrant sa messagerie cryptée Sky ECC, les flics belges, français et néerlandais, ont suivi des milliers de trafiquants à leur insu. Cette incroyable opération de police, assistée par la Belge Catherine De Bolle, patronne d’Europol, a permis l’arrestation de milliers de dealers et de dizaines de meurtriers. La Messagerie du crime retrace cet incroyable coup de filet mais raconte aussi l’histoire de Jean-François Eap qui a imaginé avec son père (cerveau technologique de l’aventure) un moyen de communication à destination quasi exclusive des organisations criminelles. Sky ECC a activé 300.000 cartes SIM au long de son existence, coûtait 200 euros par mois et ne fonctionnait que si les deux correspondants en étaient équipés. En filigrane une question: sommes nous prêts à abandonner le respect de notre vie privée au nom de la sécurité?

Euro de basket féminin

Jeudi 19 juin à 20.15 sur Voo Sport World

Belgique-Portugal

Vendredi 20 juin à 20.15 sur Tipik

Monténégro-Belgique 

Julie Vanloo © Corbis via Getty Images

Le 25 juin 2023, à Ljubljana, le basket belge décrochait le premier sacre de son histoire en grandes compétitions grâce à la victoire des Cats contre l’Espagne, quadruple vainqueur de l’épreuve, en finale de l’Euro féminin. Championnes d’Europe en titre, les filles de Mike Thibault, qui a travaillé pendant quatre ans aux côtés de Michael Jordan à Chicago et remplacé le Français Rachid Meziane en début d’année, sont ambitieuses. D’autant que Julie Vanloo et Julie Allemand, qui évoluent toutes les deux dans le championnat nord-américain dont le calendrier entre en conflit avec celui de la la FIBA en charge de l’organisation de l’Euro, ont annoncé leur participation.

Tout comme la pivot Kyara Linskens qui avait déclaré forfait mais a rejoint  le groupe suite à la coupure de son contrat par la franchise des Golden State Valkyries. Les cinq meilleures équipes de l’Euro (sans compter l’Allemagne et la République tchèque) décrocheront un billet pour les tournois qualificatifs de la Coupe du monde 2026 à Berlin en Allemagne.

A Life’s Worth

Jeudi 19 juin à 21.00 sur Arte

De Mona Masri et Oliver Dixon. Avec Edvin Ryding, Maxwell Cunningham, Toni Prince. Six épisodes de 44 minutes.

3,5/5

A la base, il y avait un livre paru en Suède en 2016. Le témoignage de Magnus Ernström, un ancien casque bleu, qui racontait l’histoire d’un simple militaire en pays inconnu. Son expérience en tant que soldat de l’ONU dans l’ex-Yougoslavie. De cette histoire vécue, Mona Masri, Oliver Dixon et le réalisateur Ahmed Abdullahi ont fait une fiction. A Life’s Worth retrace l’histoire de quatre jeunes casques bleus scandinaves envoyés à la guerre en Bosnie pour aider la population civile et maintenir la paix. Dans la scène d’ouverture, un char valse au fossé et des soldats sont capturés avant que la série fasse un bon de six mois en arrière dans le temps.

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A Life’s Worth montre le quotidien des soldats (notamment le fils du ministre de la défense) mais raconte parallèlement le père musulman d’une gamine asthmatique qui tente tant bien que mal de prendre soin d’elle dans un pays en proie à l’effroi. Série chorale, tendue et haletante, elle revient sur l’une des guerres les plus violentes en Europe. Pour recadrer, la Force de protection des Nations unies (Forpronu) a quitté la Bosnie Herzégovine à la fin de 1995. La Suède a participé à cette mission de maintien de la paix en envoyant presque 1.000 soldats dans un bataillon nordique. Le nombre de victimes de la guerre en Bosnie s’élève à plus de 110.000 et plus de deux millions de personnes ont été déplacées. Porté par des acteurs convaincants (notamment Edvin Ryding vu dans Young Royals), A Life’s Worth interroge le poids de l’engagement et le coût de la paix mais aussi le conflit entre l’application des règles et la nécessité d’agir.

Il dit des trajectoires de vie chamboulées, questionne les marges de manœuvre des jeunes soldats alors que leur statut les contraint à la neutralité (comment conjuguer devoir et conscience morale quand l’inaction peut coûter des vies?), et aborde les conséquences de la guerre sur la population locale, dans une région où cohabitent différents groupes ethniques et religieux. Inspiré par la série Tchernobyl qui, «sur le plan esthétique, montre une recherche de la beauté au milieu du désastre», comme par de vrais récits humains («dans ces situations extrêmes, les gens continuent à vivre, avec leurs sentiments et leur besoin d’amour»), ces six épisodes offrent une plongée terre à terre et humaniste dans un conflit armé.

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