Critique | Séries/Télé

Que vaut « Geek Girl », le nouveau carton sur Netflix? Rien de neuf sous les spotlights de l’adolescence

2,4 / 5
Emily Carey, star de Geek Girl. © 2024 Netflix
2,4 / 5

Titre - Geek Girl

Genre - Comédie/Teen drama

Réalisateur-trice - Créée par Jessica Ruston et Holly Smale

Quand et où - Disponible sur Netflix

Casting - Avec Emily Carey, Emmanuel Imani, Liam Woodrum

Geek Girl cartonne sur Netflix. Pourtant, si ce nouveau teen drama se démarque, c’est surtout par son manque d’originalité flagrant.

C’est frais, léger -même la caméra virevolte!-, alors dès les premières minutes de Geek Girl, on se dit que ça y est, on est enfin face au renouveau du teen drama! Coupons court au suspense: on déchantera très vite.

De quoi il retourne? On suit Harriet ­Manners, jeune lycéenne intello (geek, donc) et maladroite, régulièrement brimée par ses camarades plus cool. Sa classe se rend à un défilé de mode, et c’est la révélation: Harriet est repérée par ­Wilbur Evans (Emmanuel Imani, parfait), fantasque agent de l’apparemment fameuse agence de modèles Infinity, qui voit en elle une future star des catwalks. Au passage, Harriet tombe amoureuse de Nick Park (Liam Woodrum), mannequin vedette dont à peu près toutes les lycéennes de la Terre sont elles aussi éprises. Cerise sur le gâteau: Harriet ne semble pas laisser ce dernier indifférent! Alors qu’elle ne sait absolument rien du monde de la mode, et, jusque là, s’en fichait complètement (son rêve est de devenir paléontologue), elle s’imagine sérieusement faire carrière.

Puisque c’est la première chose dite et montrée dans la série, on peut en parler: malgré sa gaucherie et son statut de geek, Harriet va bien devenir un mannequin star des podiums. Le fait est qu’absolument TOUT est prévisible dans Geek Girl! La série, qu’on a donc un temps (très court) cru novatrice, enchaîne les situations vues et revues. On pense au déjà médiocre Elle est trop bien (1999), où, là aussi, une jeune intello se révélait être, une fois débarrassée de ses lunettes et de ses fringues hideuses, une reine de beauté. Au passage, conte de fées oblige, Geek Girl ne se gêne pas non plus pour allègrement butiner du côté de Cendrillon -sans les souliers de vair, mais avec le sacro-saint prince charmant, lisse comme il faut, et la belle-mère dominante et peu aimable.

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Et on n’insistera pas sur les arcs narratifs abandonnés en cours de route (les soucis professionnels du père d’Harriet), ou les personnages prometteurs mais inexplicablement sous-utilisés, comme le sympathique Toby (Zac Looker), voisin d’Harriet -en guise de rebondissement, on l’imaginait en amoureux transi d’Harriet depuis l’enfance.

Débat

À part sa maladresse et le vague obstacle constitué par sa meilleure amie Natalie (Rochelle Harrington), rien ne freinera Harriet, inexorablement en route vers les sommets de la mode.

Dans le livre (Geek Girl est basée sur la série de six romans du même nom signés Holly Smale), Harriet est autiste, mais non-diagnostiquée. Suite à un débat récent faisant rage sur les réseaux, Holly Smale a dû justifier le non-emploi du mot « autisme » dans la série, promettant un éventuel développement de ce pan de l’intrigue dans la très probable saison 2. En attendant, rien de neuf sous les spotlights des catwalks…

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