Que valent ces 2 nouvelles séries?

1992-1993-1994
FocusVif.be Rédaction en ligne

Aux rayon séries, Arte.tv a mis gratuitement en ligne les trois saisons de 1992-1993-1994, une saga plongeant dans l’Italie corrompue du début des années 90. Quant à Apple TV+, il nous propose une deuxième saison de l’émouvante Shrinking.

1992-1993-1994, des jeux de pouvoir

Le 17 février 1992 débutait en Italie l’opération “Mani pulite, ou “Mains propres”, expression qui désigne alors des séries sans précédent d’enquêtes judiciaires visant des personnalités du monde politique, institutionnel et économique. Provoquant un véritable séisme à l’échelle nationale, elles mettent au jour un système de corruption et de financement illicite des partis politiques impliquant des ministres, des députés, des sénateurs, des entrepreneurs et même des ex-présidents du Conseil. Cette crise profonde du régime, appelée à déboucher sur l’établissement d’un nouveau système, guère plus moral d’ailleurs que le précédent, contribuera bien sûr à mettre en selle un certain “cavaliere” nommé Berlusconi…

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C’est ce contexte spécifique et tendu qui sert de toile de fond à l’ample saga fictionnelle transalpine qu’a aujourd’hui la bonne idée d’exhumer Arte.tv. Créée en 2015 sur une idée du comédien Stefano Accorsi, et clôturée en 2019, elle s’intéresse, sur trois saisons et 26 épisodes, aux destinées entrecroisées de divers personnages milanais en quête de justice ou d’ascension sociale, animés par une ambition et une détermination souvent dévorantes: politiciens, flics, publicitaires, journalistes, hommes et femmes d’affaires… Bien conscient que généralement, en Italie, il n’y a “pas de business sans politique, tout ce petit monde joue aux gendarmes et aux voleurs, aux gagnants et aux perdants, dans cette grande loterie permanente que semble devoir être leur existence.

“Les années 80 sont terminées. De beaux moments. Tout était possible. Débutant sur ces mots, cette fiction chorale prend d’abord la mesure de l’ampleur de l’étrange gueule de bois qui succède aux excès insensés de la décennie du fric, de la frime et de la corruption généralisée. Entre mensonges et trahisons, chantages et manipulations, la suite fait la part belle aux transactions idéologiques, financières et sexuelles qui se jouent dans les coulisses parfois singulièrement violentes du pouvoir. Pas forcément du genre à faire dans la dentelle, volontiers tape-à-l’œil voire testostéronée, la série, assez crue, multiplie les séquences percutantes sans non plus toujours verser dans la complaisance. Efficace et rythmée, riche en rebondissements, ces séries manient le sens de la formule dans les dialogues et offrent un énergique portrait kaléidoscopique d’un pays rongé par l’arrivisme, le cynisme et l’appât du gain. Les amateurs et amatrices de musique des années 90 apprécieront le recours à des morceaux de groupes ou chanteurs certifiés d’époque: R.E.M., Primal Scream, Teenage Fanclub, Slint, Screaming Trees, Buffalo Tom, Urban Dance Squad…

Nicolas Clément

1992-1993-1994 ***(*), d’Alessandro Fabbri, Ludovica Rampoldi et Stefano Sardo, sur Arte.tv

Avec Stefano Accorsi, Guido Caprino, Miriam Leone

Shrinking (saison 2)


Les vœux des scénaristes de Shrinking ont été entendus: revoilà Jimmy (Jason Segel), qu’on retrouve trois ans après la mort accidentelle de son épouse Tia. Au rayon des nouveautés par rapport à la première saison, il s’envoie en l’air avec sa collègue Gaby (Jessica Williams) et sa patiente Grace (Heidi Gardner) est en prison pour avoir poussé son mari abusif au fond d’un ravin… Oh et, last but not least: Lewis (Brett Goldstein, Roy Kent dans Ted Lasso, et co-créateur de Shrinking), l’homme qui conduisait, ivre, la voiture responsable de la mort de Tia,  a décidé d’entrer en contact avec Jimmy et sa fille Alice (Lukita Maxwell) pour implorer leur pardon

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Le générique du show est toujours chanté par Ben Gibbard des Death Cab for Cutie et, malgré de nouvelles résolutions et les remontrances de son patron Paul (Harrison Ford), Jimmy ne peut s’empêcher d’encore donner dans le “jimmying” (sa façon “aventureuse”, disons, d’exercer son métier de psy).

Comme c’est, semble-t-il, désormais la règle dans la plupart des séries grand public, cette deuxième saison est l’occasion de se focaliser plus en profondeur sur le passé des personnages principaux. On a ainsi droit à quelques flash-back pile au moment de l’accident fatal à l’épouse de Jimmy. Autre mode récente, les personnages dits secondaires ne le sont plus tant que ça et volent encore une fois la vedette au personnage principal -étonnamment, le traitement psychologique réservé à Jimmy est assez monocorde, et contrairement aux autres protagonistes du show, son personnage infantile n’évolue guère.

Les acteurs sont excellents, c’est parfois triste, émouvant, et, OK, il arrive qu’on rie. Mais si on aime la série, c’est peut-être bien pour les mêmes raisons qui font qu’on la déteste: les personnages, tous amis, réfléchissent beaucoup et s’entêtent à débiter tout ce qu’ils pensent à voix haute. Des patients laisseraient-ils vraiment une bande de psys au professionnalisme aussi douteux squatter leur vie à ce point? La première saison proposait huit épisodes; celle-ci en compte douze. On s’autorise à l’affirmer: c’est un peu long…

Marcel Ramirez

Shrinking (saison 2) **(*), de Bill Lawrence, Brett Goldstein et Jason Segel, sur Apple TV+

Avec Jason Segel, Harrison Ford, Jessica Williams

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