Nos séries du moment: In My Skin, Paradise et High Potential

In My Skin, avec Gabrielle Creevy et Jo Hartley
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le quotidien d’une ado galloise dans In My Skin sur arte.tv, un drame à suspense sur la manipulation et une série américaine inspirée de HPI sur Disney+: voici notre sélection séries de la semaine.

In My Skin

Sur arte.tv

Une série de Kayleigh Llewellyn. Avec Gabrielle Creevy, Jo Hartley, Poppy Lee Friar. 2 saisons, 10 épisodes de 30 minutes.

4,5/5

Bethan a la peau dure, la descente et la vanne faciles, et l’humour du genre mordant. Bethan n’a que 16 ans. Mais avec un père violent et alcoolique, «le pire bâtard que vous pourriez rencontrer», et une mère bipolaire qui nettoie sa voiture au milieu de la nuit avec New Order à fond les ballons et peut lui lâcher les pires abominations durant ses allées et venues entre l’hôpital et la maison, l’adolescente a dû grandir plus vite que les autres.

Rieuse et d’apparence je-m’en-foutiste, Bethan cache ce quotidien épuisant et douloureux et ce fardeau trop lourd à porter à ses deux meilleurs potes, la possessive Lydia, qui s’en cale pas mal de l’école, et Travis, qui aime les garçons et reste le plus grand fan de ses blagues. La seule personne, finalement, qui sait ce qui lui arrive et sur laquelle Bethan peut compter, c’est Margie, sa grand-mère paternelle, qui passe son temps à jouer au bingo et jure comme un charretier.

Série galloise écrite par Kayleigh Llewellyn, scénariste sur quelques épisodes de Killing Eve et de Stella notamment, In My Skin date un peu. Elle est apparue sur l’antenne de BBC3 en octobre 2018, a eu droit à une deuxième saison (elle aussi de cinq épisodes avoisinant la demi-heure) en mars 2021, mais n’a pas eu les honneurs qu’elle méritait lors de sa mise à disposition sur Auvio. Elle n’en dépeint pas moins avec beaucoup de justesse, à travers le destin d’une gamine que rien n’épargne, les anxiétés et les insécurités de l’adolescence dans un milieu défavorisé.

Il y a quelque chose de Juno (la jeune fille enceinte incarnée par Elliot Page, qui s’appelait encore Ellen à l’époque) dans le visage et l’espièglerie de l’ado. Une Juno qui se serait perdue chez Ken Loach dans une famille dysfonctionnelle et est admirablement incarnée par Gabrielle Creevy. La comédienne (Three Women, Black Doves) qui incarnera l’épouse de Mozart dans la minisérie Amadeus avec Will Sharpe (Emmanuelle) et Paul Bettany à venir, rayonne et étincelle dans cette chronique à la fois dure et drôle d’une mère adolescente. Parce qu’elle a beau ne pas avoir d’enfant, c’est finalement le rôle qu’endosse la collégienne envers la sienne, souvent ingérable, une fois qu’elle rentre des cours.

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In My Skin raconte les conneries de teenager et les premiers émois (homo)sexuels. Les bouteilles sifflées en stoemelings dans le parc et les caddies tirés aux clients sur les parking des supermarchés pour en récupérer la monnaie. Mais la série aborde surtout le poids des responsabilités et de la détresse qui peut peser sur les épaules des collégien(ne)s. Jo Hartley dans le rôle dévastateur de la maman perdue, Rhodri Meilir en père poivrot manipulateur à la main lourde… Toute la distribution de cette série est à l’avenant de son épatante écriture.

Paradise

A partir du 28 janvier sur Disney+

Une série de Dan Fogelman. Avec Sterling K. Brown, James Marsden, Julianne Nicholson. 8 épisodes de 50 min.

3,5/5

Athlétique, fiable, taiseux et d’un calme olympien, Xavier (Sterling K. Brown) est attaché à la sécurité du président (James Marsden, vu notamment dans X-Men, Westworld, Dead to Me…). Il en est même le principal responsable. Comme tous les jours, il suit son petit rituel et protocole de prise en charge mais ce matin-là personne ne répond quand il frappe à la porte de la chambre présidentielle. Carl Bradford a été assassiné et git dans son sang. Son meurtre affole la population et Xavier en devient rapidement le principal suspect. Le garde du corps est apparemment le dernier à avoir vu le président vivant et était au courant de tous ses secrets. Jusqu’à ceux d’Etat…

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Dans Paradise, il ne faut jamais se fier aux apparences. Sterling K. Brown retrouve le créateur de This Is Us, Dan Fogelman, dans cette intrigue dystopique qui joue avec les flash-back pour mieux brouiller les pistes. Paradise prend soin de ses personnages et de leurs histoires. Tout profit pour Julianne Nicholson, en femme de l’ombre manipulatrice, ou encore Jon Beavers, qui incarne un bodyguard au passé troublé. Une série à suspense doublée d’une fable écologique et (géo)politique grand public sur la manipulation.

High Potential

Sur Disney+

Une série créée par Drew Goddard. Avec Kaitlin Olson, Daniel Sunjata, Judy Reyes.

3/5

La chose est suffisamment rare pour être soulignée: cette série policière américaine s’inspire ouvertement de la production franco-belge HPI avec Audrey Fleurot. Créée par l’incontournable Drew Goddard (Alias, Lost, The Good Place), elle se structure elle aussi autour d’un personnage aussi brillant qu’ingérable de mère célibataire au potentiel intellectuel hors du commun, prénommée Morgan (l’excellente Kaitlin Olson, l’un des piliers de It’s Always Sunny in Philadelphia).

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Sa vivacité d’esprit lui vaut bientôt d’être engagée comme consultante par la police de Los Angeles afin d’élucider des enquêtes, formant pour l’occasion un improbable duo avec un détective rigide… Clairement plus formatée et grand public qu’une série comme Sherlock, par exemple, High Potential n’en démontre pas moins tout le savoir-faire anglo-saxon en matière de divertissement de genre mâtiné d’humour gentiment loufoque. Elle possède l’efficacité standard du tout-venant des productions policières, mais avec un p’tit truc en plus. Nicolas Clément

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