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Nos 4 séries du moment: American Primeval, A Very Royal Scandal, Whiskey on the Rocks & Asura
Entre une plongée dans l’Amérique des pionniers (American Primeval), l’interview calamiteuse du Prince Andrew, un verre de whisky en pleine guerre froide ou la nouvelle série du maître nippon Kore-eda, on vous aide à faire votre choix.
American Primeval (A l’aube de l’Amérique)
sur Netflix
Western
de Mark L. Smith
Avec Betty Gilpin, Taylor Kitsch, Saura Lightfoot-Leon.
6 épisodes de 60 min.
3,5/5
Mark L. Smith, le créateur d’American Primeval, a notamment écrit il y a dix ans le scénario de The Revenant, éprouvant et radical western survivaliste d’Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se sent. Cette nouvelle minisérie Netflix en six épisodes se déroule elle aussi au XIXe siècle, dans une Amérique sauvage et indomptée propice aux poussées de cruauté et de violence extrêmes. Elle met en scène, au cœur d’un Ouest rongé par la folie et la terreur, une mère (Betty Gilpin, vue dans les séries Nurse Jackie et Glow) et son fils, fuyant leur passé douloureux dans l’espoir d’un avenir meilleur.
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Sous la protection d’un énigmatique homme solitaire (Taylor Kitsch, à la limite de la caricature du mâle renfrogné), ce tandem intranquille, peu préparé aux vicissitudes des étendues hostiles qui s’ouvrent à lui sous un ciel crépusculaire, va tenter de survivre au fil d’une traversée insensée émaillée de rencontres peu commodes… «Ce monde n’est pas tendre avec les femmes seules.» Capable de complexité, de nuance et d’émotion sous ses dehors un peu bourre-pif, American Primeval joue d’une association entre des personnages que tout oppose, mais adopte une perspective souvent féminine, et même féministe. Dans certains de ses meilleurs moments, l’ensemble, soigneusement réalisé par Peter Berg (Friday Night Lights) et mis en musique par le groupe Explosions in the Sky, peut aller jusqu’à rappeler une série majeure comme Deadwood, voire même parfois McCabe & Mrs. Miller (1971), le grand film de Robert Altman. D’une brutalité assez inédite, cette plongée immersive au cœur de la réalité rugueuse de l’Ouest américain illustre sans fausse pudeur l’idée d’une nation fondée dans la violence et le sang. Ames sensibles s’abstenir, comme on dit.
A Very Royal Scandal
sur Amazon Prime Video
Série historique
de Jeremy Brock
Avec Michael Sheen, Ruth Wilson, Joanna Scanlan.
3 épisodes de 60 min.
3,5/5
Le prince Andrew a le don de choisir ses amis. Récemment épinglé parce qu’il comptait parmi ses confidents un homme soupçonné par les autorités britanniques d’être un espion à la solde du pouvoir chinois, le frère cadet du roi Charles défrayait la chronique il y a quelques années à cause de ses liens avec le criminel sexuel Jeffrey Epstein et les accusations de viol dont il a lui-même fait l’objet.
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Scoop, sur Netflix, avait déjà abordé le sujet… A Very Royal Scandal raconte en trois épisodes (avant, pendant, après) l’interview calamiteuse donnée par le chouchou de la reine à la journaliste de la BBC Emily Maitlis, incarnée par Ruth Wilson, et retrace les soubresauts médiatiques et politiques de cette affaire qui a ébranlé la couronne. Romancée et sobre, la série doit beaucoup à Michael Sheen. L’acteur gallois qui interprétait Tony Blair dans The Queen, le journaliste David Frost dans Frost/Nixon et le docteur William Masters dans Masters of Sex se distingue ici en duc égoïste, naïf et gauche.
Whiskey on the Rocks
Sur Disney+ à partir du 21 janvier
Comédie
de Henrik Jansson-Schweizer
Avec Rolf Lassgard, Filip Berg, Per Lasson.
6 épisodes de 30 min
2/5
Des soldats russes font la bringue du siècle dans un sous-marin à grandes lampées de vodka pour célébrer la paternité de l’un d’eux quand l’embarcation s’échoue sur des rochers en Suède à une dizaine de kilomètres de Karlskrona, une des principales bases navales du pays. Le monde est à deux doigts (avec un whisky d’abord) de la guerre nucléaire. Et celui qui va devoir gérer ce merdier côté scandinave, gérer Brejnev et Reagan, c’est le Premier ministre alors en congé.
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Fort librement inspiré par une histoire bien réelle qui s’est déroulée en 1981 et a fait trembler la planète, cette mini-série suédoise loufoque en six épisodes joue la carte de la satire politique façon Don’t Look Up et s’amuse avec les clichés de la guerre froide. Humour pas très fin, personnages extrêmement caricaturaux voire complètement demeurés… Le tout avec deux pêcheurs qui assistent au spectacle en mode Muppet Show. Une série pas aussi drôle qu’elle aurait pu l’être.
Asura
sur Netflix
Drame
de Hirokazu Kore-eda
Avec Rie Miyazawa, Machiko Ono, Yû Aoi.
7 épisodes de 60 min
3,5/5
La famille reste au cœur des préoccupations de l’incontournable cinéaste nippon Hirokazu Kore-eda, palmé d’or à Cannes en 2018 pour… Une affaire de famille, précisément. Deux ans après l’excellente Makanai, qui célébrait avec douceur les vertus de la sororité dans l’univers feutré des apprenties geishas, il revient ainsi avec une nouvelle série Netflix noyautée autour de quatre sœurs découvrant, à la fin des années 70, que leur père a une maîtresse et un enfant illégitime. Cette impensable révélation va bientôt mettre en lumière une myriade de petits secrets et de conflits qui pèsent sur l’existence de chacune d’elles…
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«Ce qu’on ignore ne blesse pas», entend-on plusieurs fois au cœur d’Asura. La vérité crue, par contre, a le don de faire vaciller les certitudes. Auscultant les différentes saisons de la vie et de la relation amoureuse, la série, composée de sept épisodes, questionne les limites de chaque personnage avec délicatesse, humour et sensibilité. Parfois inégale, toujours attachante, elle excelle surtout à illustrer que les voies du désir sont impénétrables, et réussit quelques très belles scènes de table nouées autour de l’importance des mots et de la nourriture.
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