Titre - Mad God
Genre - Animation/Fantastique
Réalisateur-trice - Phil Tippett
Casting - Avec Alex Cox
Sortie - En Blu-Ray édité chez Carlotta
Durée - 1 h 24
Sorti confidentiellement sur grand écran au printemps dernier, Mad God, film culte, fait l’objet d’une édition Blu-ray de référence. Un must.
S’il venait un jour à quelqu’un l’idée de s’atteler à une anthologie des films les plus fous, nul doute que Mad God y figurerait en bonne place. Trente ans ont été nécessaires à Phil Tippett, génie des effets spéciaux, oscarisé pour Jurassic Park et associé à des titres comme Star Wars, RoboCop, Starship Troopers ou, plus près de nous, la saga Twilight, pour mener le projet à son terme. Et traduire, dans une stop-motion sans guère d’équivalent, ses visions cauchemardesques.
Inscrit dans un horizon post-apocalyptique, le film s’ouvre sur la descente d’une cloche à plongée dans les entrailles de la Terre. À son bord, l’Assassin, masque à gaz sur tenue de combat, une valise et une carte dépareillée pour seuls équipements alors qu’il débarque pour s’enfoncer toujours plus avant dans un univers dantesque peuplé de créatures mutantes -monstres divers, shitmen inspirés de Giacometti…-, les visions d’horreur et de souffrance saturant l’espace tandis qu’il s’applique à poursuivre son énigmatique mission… Soit la ligne directrice de ce qui s’apparente bientôt à un film-trip, s’affranchissant de la notion de linéarité comme des limites classiques du récit pour laisser l’imagination de son auteur se déployer dans toute sa noirceur, en une expérience de cinéma hallucinante.
Forcément culte (jusque dans la présence au casting d’Alex Cox, le réalisateur de Repo Man), Mad God avait connu une sortie en salle confidentielle au printemps dernier, quand on avait pu le découvrir le temps de quelques séances à Flagey. Carlotta en propose aujourd’hui une édition Blu-ray/DVD de référence, le film se voyant augmenté de nombreux suppléments. L’occasion pour Phil Tippett de s’étendre en long et en large sur ce qui reste son grand œuvre. Et d’évoquer ses inspirations, prévisibles -les toiles de Jérôme Bosch et Pierre Brueghel, les effets spéciaux en stop-motion de Willis O’Brien pour King Kong ou de Ray Harryhausen pour Le Septième Voyage de Sinbad, les films de Karel Zeman- ou moins attendues -le travail de Carl Jung, ou les protest songs de Bob Dylan, par exemple. Les aléas du projet, aussi, amorcé à la toute fin des années 80, alors qu’il travaillait sur RoboCop 2, pour être abandonné après une poignée d’années en raison de son envergure trop grande. Et n’être repris que deux décennies plus tard sur l’insistance de ses collaborateurs au sein du Tippett Studio, enthousiasmés par le “footage” déjà assemblé -“on croyait que c’était un vieux film tchèque”, raconte Chris Morley. Une période d’incubation mise à profit pour donner au film sa forme définitive -“il faut laisser le temps faire son œuvre”, relève Tippett-, sans que sa puissance visionnaire ne s’en soit trouvée atténuée, bien au contraire.
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