Critique | Séries/Télé

Le pitch de The Franchise sur HBO Max: Sur le tournage d’un blockbuster complètement bancal

3,5 / 5
Daniel Brühl incarne un réalisateur complètement dépassé par les conditions de tournage de son blockbuster. © HBO
3,5 / 5

Titre - The Franchise

Genre - Comédie

Réalisateur-trice - Jon Brown

Quand et où - HBO Max

Casting - Himesh Patel, Aya Cash, Daniel Brühl

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Les coulisses chaotiques d’un film de super-héros sont au cœur d’une amusante série produite par Sam Mendes (American Beauty, Skyfall).

De La Nuit américaine mythique de François Truffaut au récent Making Of de Cédric Kahn, en passant notamment par le très culte Ça tourne à Manhattan de Tom DiCillo, le parodique Coupez! de Michel Hazanavicius ou encore le calamiteux The Bubble de Judd Apatow, on ne compte plus les films s’immisçant façon mise en abyme sur le tournage d’un long métrage fictif. Avec l’hilarante Extras de Ricky Gervais ou, plus récemment, des propositions comme Irma Vep d’Olivier Assayas et Fiasco avec Pierre Niney, les séries ne sont pas en reste dans ce domaine. Nouvelle preuve en est aujourd’hui avec la diffusion sur HBO Max de The Franchise, comédie en huit épisodes créée par Jon Brown, l’un des scénaristes phares de la série Succession, et produite notamment par Sam Mendes (les films American Beauty et Skyfall) et Armando Iannucci (les séries satiriques et politiques The Thick of It et Veep).

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En partie inspirée de l’expérience de Sam Mendes lui-même -qui réalise par ailleurs le premier épisode, ouvert sur un plan-séquence immersif comme il les affectionne- sur le tournage des deux James Bond qu’il a signés, la série suit en studios l’équipe en charge de fabriquer le nouvel opus d’une franchise mal-aimée de films de super-héros, Tecto: Eye of the Storm. Entre les couacs, les tensions, les incompréhensions et les infinies compromissions qu’implique ce genre de blockbuster, elle choisit de rire dans une ambiance joyeusement hystérisée des aspects les moins ragoûtants de l’industrie cinématographique et du véritable enfer dysfonctionnel que peut être le petit monde merveilleux du show-business…

L’envers de l’écran

Emmenée par un excellent casting américano-britannique au sein duquel brille tout particulièrement le Teuton Daniel Brühl (Good Bye, Lenin!) en cinéaste « visionnaire » légèrement dépassé par les événements, The Franchise met en scène avec un vrai sens du timing comique le casse-tête permanent que représente pareil tournage. On y ménage absurdement les egos et les susceptibilités des producteurs et des stars, aux improbables caprices, tandis qu’on y exploite bien sûr sans vergogne les simples techniciens, la série taclant au passage la bêtise sans fond des scénarios de films de super-héros (Deadpool & Wolverine, quelqu’un?) et l’opportunisme crasse des grands studios sur des questions, au hasard, de féminisme et d’inclusivité. Drôle, rythmé, bourré d’ironie pop, dialogué avec beaucoup d’esprit et de vivacité, l’ensemble sent puissamment le vécu et ne baisse jamais la garde, n’épargnant rien ni personne de son humour mordant. Un salvateur et réjouissant exercice d’autodérision qui démythifie dans l’outrance et la frénésie la sacro-sainte magie du cinéma.

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