La révélation fit rapidement le tour des réseaux sociaux: en octobre 2019, Coleen Rooney, épouse du grand joueur de football anglais Wayne Rooney, expliqua, dans une longue confession écrite, comment plusieurs de ses posts Instagram, pourtant postés sur son compte privé, se retrouvèrent en Une du Sun, l’un de ces fameux (et détestables) tabloïds britons. Guidée par son intuition, elle échafauda un ingénieux stratagème qui révéla que la fuite venait du “compte de Rebekah Vardy”. Le fait que cette dernière soit elle aussi une Wag comme on les appelle au Royaume-Uni (soit une épouse ou petite amie de footballeur professionnel), mariée au fameux attaquant Jamie Vardy, et elle-même un peu célèbre, fit l’effet d’une bombe. La frappante confession valut à Coleen Rooney le truculent surnom de Wagatha Christie. D’où le titre de cette série, L’Affaire Wagatha.
L’Affaire Wagatha est une docu-série de facture très classique: elle enchaîne les témoignages et revient très longuement sur le contexte de l’affaire, avant de se concentrer sur le procès. Car oui, pour des raisons qui nous échappent, Rebekah Vardy n’a jamais cessé de nier les faits. Tout pousse plutôt à croire à un arrangement tacite entre le Sun et celle-ci et/ou son agent. Si on s’amuse des interventions embarrassées de Wayne Rooney, semblant lire un prompteur ou, a minima, avoir été “drivé” par la production (ou son épouse), on ne se passionne guère pour les détails intimes de la vie de cette dernière. Surtout, comparé à l’onde de choc provoquée par la succulente révélation, la mini-série, elle, sans trop de saveur, fait l’effet d’un non-événement.
