Critique | Disney+

[la série de la semaine] The Walking Dead (S.11, partie 2): le monde d’avant

© amc
Nicolas Bogaerts Journaliste

Revenue d’entre les morts, The Walking Dead renoue dans son ultime saison avec les stigmates du monde d’avant sur fond de lutte des classes. À voir sur Disney+.

The Walking Dead s’est fait peur. La série inspirée par le comics culte connaît une longévité peu commune pour une fiction de genre. Elle ne s’est cependant jamais limitée au spectaculaire gore de son régime d’autodestruction, inscrivant la description critique du monde tel qu’il va (mal) dans son programme. Depuis quelques saisons, l’exercice lassait: réalisation bâclée, arches narratives étirées jusqu’à tourner en rond, acteurs montrant quelques signes de fatigue. Le départ d’Andrew Lincoln, interprète du personnage principal Rick Grimes, au cours de la neuvième saison, semblait sceller le sort d’une série sous assistance respiratoire. Dans le même temps, Scott M. Gimple, showrunner depuis la quatrième saison, a laissé les clés de la maison à la productrice Angela Kang. Sous l’impulsion de cette dernière, The Walking Dead est redevenue, peu à peu, une série avec un propos politique, tout en conservant son ADN infectieux et outrancier. Pandémie oblige, la onzième et ultime saison a été découpée en trois parties et la seconde, actuellement disponible sur Disney+, rappellera à beaucoup pourquoi The Walking Dead a compté, et compte encore, dans le paysage sériel.

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Lutte des classes

Les personnages survivants, regroupés dans leurs différents clans, sont aguerris. Ce deuxième volet, qui démarre sous des auspices explosives, va pourtant amener ces vétérans à se confronter à une réalité qu’ils pensaient appartenir au monde d’avant: comment faire société? Les vieilles rancoeurs s’enrichissent de nouvelles, qui lacèrent les alliances, la lutte pour les ressources et la survie commencent à côtoyer des questions qui, il y a quelque temps, paraissaient triviales: professionnalisation des tâches, répartitions et conditions de travail, structuration des échanges sociaux, libertés fondamentales… Il fallait donc un antagoniste, un ennemi à la hauteur de ces questions. Il arrive en la personne de Sebastien Milton, pur produit du népotisme du Commonwealth, cette cité de l’Ohio dirigée par la gouverneure Pamela Milton, sa mère. Un état répressif nanti d’une milice organisée et surarmée, ainsi que de soirées cocktails, petits fours et courbettes comprises. Le monde dystopique qui se précise ravive, par une narration intelligente, rythmée et aux arches multiples, le thème de la lutte des classes. Plus encore, elle semble le reprendre exactement là où il avait été abandonné, dénigré, avant la catastrophe épidémique. À partir de cette situation qui n’est pas sans rappeler la nôtre, The Walking Dead fait un pas de géant vers sa meilleure fin possible.

The Walking Dead (S.11, partie 2)

Horreur. Une série Disney+ créée par Angela Kang. Avec Norman Reedus, Melissa McBride, Lauren Cohan, Christian Serratos, Laila Robins, Teo Rapp-Olson. ****

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