
La sélection TV du 5 au 11 avril: le sexe à Hollywood, le Tour des Flandres, Apolonia Sokol et l’invasion de la Finlande
A la télé cette semaine: un documentaire sur le sexe dans le cinéma américain, un nouveau duel entre Pogacar et van der Poel, un portrait d’Apolonia Sokol et une série sur l’invasion de la Finlande.
Hollywood: sexe et puritanisme
Mercredi 9 avril à 23.05 sur Arte
Documentaire de Viola Loffler.
4/5
Si le sexe continue de faire vendre et pas qu’un peu, un vent de pudeur semble souffler depuis une vingtaine d’années sur les grandes productions hollywoodiennes. Vous voulez des chiffres? L’analyste de données Steven Follows a étudié les 250 films qui ont le mieux marché entre 2000 et 2023. Il y a relevé une baisse de 40% des scènes de sexe alors que celles de violence ont plutôt eu tendance à augmenter. Le documentaire de Viola Loffler (déjà auteure de La Fantasy: toute une histoire) retrace les relations tumultueuses entre le cul et l’industrie du septième art mais se demande aussi surtout si la scène de sexe est en voie d’extinction ou si elle est en train de se réinventer.
Preuves ici à l’appui, l’érotisme à l’écran est aussi vieux que le septième art. Et après trois décennies régies par le code Hays que certains réalisateurs ont contourné avec beaucoup de créativité, le cinéma hollywoodien a renoué avec la nudité et la sexualité dès la fin des années 60 avec la mise en place d’un système de classification des films par catégories d’âge.
«Le phénomène reflète la volonté des studios de s’adresser à un public aussi large que possible pour rentabiliser des films de plus en plus chers.»
Hollywood: sexe et puritanisme raconte des femmes le plus souvent réduites à des objets de désir et revient sur l’ère des thrillers érotiques (près de 500 durant les années 90 même si certains n’ont vu le jour qu’en VHS) symbolisée par le succès de Basic Instinct et le passement de jambes le plus célèbre de l’histoire. Il décortique et analyse ensuite ce qui a changé depuis et pourquoi le filon s’est tari.
Le phénomène reflète la volonté des studios de s’adresser à un public aussi large que possible pour rentabiliser des films de plus en plus chers et les valeurs morales des spectateurs ne sont pas les mêmes d’un marché à l’autre. Les films sont par exemple régulièrement censurés en Asie du sud Est.
Le regard des jeunes aussi a changé. N’ont-ils plus besoin d’Hollywood à cause d’internet? Les plateformes qui semblent faire davantage de place à la sexualité reflètent-elles leur volonté de regarder ces scènes dans l’intimité? Une productrice, un professeur en science des médias, les réalisateurs de Sex Education et de Saltburn, la dérangeante Catherine Breillat, le scénariste de Basic Instinct, une doubleuse corps, un retoucheur d’images et une coordinatrice d’intimité (une des premières à avoir capté qu’il fallait repenser la manière de tourner les scènes de sexe) qui a conçu un guide de bonne conduite alimentent ce docu sur les dessous d’Hollywood et un rapport à la sexualité en cours de réinvention. Avec davantage de sensibilité, d’attention, d’empathie, de douceur. «Ces qualités qui font de nous des êtres humains.» Et en cherchant à prendre en compte des points de vue érotiques alternatifs, à l’intégrer autrement, à assumer une forme d’imperfection.
Tour des Flandres
Dimanche 6 avril à 13.30 sur RTL-TVI
Course cycliste.
C’est à une surprise de taille, une scène carrément surréaliste, un gigantesque camouflet qu’ont assisté mercredi les amateurs de vélo et les suiveurs du peloton. A trois contre un dans le final, les Jumbo Visma se sont fait surprendre par Neilson Powless en misant tout sur le sprint de Wout van Aert. A Travers la Flandre, où WVA avait été l’an dernier victime d’une terrible chute, n’est pas la classique la plus prestigieuse du printemps mais à quelques jours du Ronde, le signal est alarmant.
Le colosse d’Herentals semble tout sauf en mesure d’arbitrer le duel tant attendu entre Mathieu van der Poel, à trois reprises vainqueur de l’épreuve, et Tadej Pogacar qui l’a inscrite en 2023 à son palmarès et pourra compter sur les services de Florian Vermeersch et Tim Wellens. C’est sans doute davantage du côté de Filippo Ganna et de Mads Pedersen qu’il faut s’en aller chercher les hypothétiques trublions du week-end entre le Vieux Quaremont, le Paterberg et le Koppenberg. N’oubliez pas: c’est désormais devant RTL que vous passerez votre dimanche après-midi.
Apolonia Apolonia
Lundi 7 avril à 23.55 sur Arte
Documentaire de Lea Glob.
3,5/5
Quand la jeune réalisatrice danoise Lea Glob, alors étudiante en cinéma, rencontre en 2009 Apolonia Sokol, la peintre figurative vit au Lavoir moderne parisien. Un petit théâtre underground fondé par ses parents dans le quartier multiculturel de la Goutte d’or où elle a grandi au milieu d’artistes dissidents, d’intellectuels et de militants. Fascinée par l’incandescente artiste qui a ouvert les portes de son sanctuaire bohème aux Femen, Glob la filmera sans fard pendant treize ans.
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A Los Angeles où elle est tombe entre les mains d’un mécène spéculateur comme lors de sa résidence à la Villa Médicis. «Je ne sais pas qui a capturé qui», avoue la cinéaste qui se met régulièrement mais sobrement en scène pour mieux faire résonner son sujet. Tout en brossant le portrait d’une jeune peintre tantôt attachante tantôt insupportable notamment à l’aide d’archives familiales (les parents de Sokol ont filmé sa naissance mais aussi sa confection), Apolonia Apolonia questionne la condition féminine, la création et la vie. Raconte la précarité des jeunes artistes et un milieu aux allures impénétrables. Singulier.
Conflict
Vendredi 11 avril à 20.30 sur Be Series
D’Andrei Alen et Aku Louhimies. Avec Sarah Soulié, Julia Korpinen, Peter Franzen. Six épisodes de 45 minutes.
3/5
Alors que des jeunes recrues terminent leur journée sur la péninsule de Hanko, au sud-ouest de la Finlande, et se préparent à célébrer le solstice d’été, des ennemis non identifiés envahissent la presqu’île. Qui sont-ils? Que veulent-ils? Contrairement à son Premier ministre, la présidente Linnea Saaristo (Sarah Soulié) n’est pas prête à négocier. Alors qu’elle engage un bras de fer avec ses agresseurs, les soldats coincés dans la zone se retrouvent livrés à eux-mêmes et les habitants enfermés dans une prison à ciel ouvert.
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Oeuvre plus ou moins réussie de géopolitique fiction doublée d’un thriller militaire, étrange et relativement réaliste, Conflict questionne la souveraineté des états, la guerre par procuration, la résistance, le désarroi politique, la fragilité de nos défenses et les dilemmes moraux propres aux conflits armés dans cette mini série en demi teinte qui fait inévitablement écho à l’actualité. Peut évoquer l’invasion de l’Ukraine comme les visées et menaces américaines sur le Groenland. Dix ans après Occupied qui imaginait la prise de contrôle de la Norvège par la Russie, c’est à nouveau dans le grand nord que ça se passe…
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