La sélection télé du 28 juin au 4 juillet: les Gardiens de la révolution en Iran, Madonna, les Red Flames et une série sur les inventeurs du bigoudi électrique

Les Gardiens de la révolution tiennent l’Iran d’une main de fer.
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

A la télé cette semaine, un docu en deux parties sur les Gardiens de la révolution en Iran, un portrait de Madonna, les débuts des Flames à l’Euro de foot féminin et la série Carmen Curlers.

Gardiens de la révolution: les maîtres de l’Iran

Mardi 1er juillet à 21.00 sur Arte

Documentaire de Julie Lerat et Armin Arefi.

4/5

Téhéran, le 3 avril 2016. Alors qu’elle est censée rentrer à Londres, Nazanin Zaghari-Ratcliffe est arrêtée à l’aéroport international Imam Khomeini. Partie rendre visite à sa famille pour le nouvel an iranien, la journaliste est soupçonnée d’espionnage. Le passeport de sa fille est confisqué. L’enfant confié à ses grands-parents, et la citoyenne britannique détenue par les Gardiens de la révolution avant d’être condamnée à cinq ans de prison.

Organisation paramilitaire reconnue et redoutable née en 1979 dans le chaos post-révolutionnaire, les Gardiens de la révolution (Pasdaran) traquent sans relâche les ennemis du régime. Encensés pour leur bravoure sur le front irakien, ils sont l’épine dorsale de la République islamique et les bras armés du guide spirituel. Les architectes du programme nucléaire et de la politique régionale iranienne.

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Réprimant dans le sang toute forme de contestation, cultivant l’art de la dissuasion et de la manipulation auprès de leurs ennemis occidentaux, ils ont réussi en 40 ans à se rendre indispensables et à s’accaparer tous les pouvoirs dans le pays. Devenant les nouveaux maîtres de Téhéran.

Nourri par des partisans de la première heure, des archives et des vidéos de propagande, le documentaire en deux parties (L’Etat dans l’état et Les Agents du chaos) réalisé par Julie Lerat et Armin Arefi retrace l’irrésistible et terrifiante ascension des Pasdaran. En 1979, alors que le Shah d’Iran, souverain modernisateur et autocratique, est renversé, l’ayatollah Khomeini, alors exilé en France, crée une milice chargée de traquer les ennemis de la Révolution islamique. Bien loin des rêves d’égalité et de justice, les Gardiens de la révolution, qui se revendiquaient défenseurs du peuple face à un pouvoir tyrannique, vont rapidement devenir un rouage essentiel de l’état. Mettre la main sur l’économie et les richesses du pays. Développer leurs propres services de renseignement. Et même à terme gagner des élections pour se faire élire maire, ministre, président…

Gardiens de la révolution, les maîtres de l’Iran dévoile les coulisses d’une organisation tentaculaire qui même frappée par de dures sanctions, placée sur la liste américaine des organisations terroristes et secouée par des mouvements de protestation réguliers, a toujours conservé une énorme emprise sur l’Iran et le Moyen-Orient. Le tout en développant une redoutable diplomatie des otages et en multipliant les arrestations de binationaux. «Les gardiens de la révolution se moquent d’avoir l’air méchants. Etre méchant et le montrer, ça fait partie de la manière dont ils affirment et projettent leur pouvoir. Ils utilisent la peur et l’intimidation.» Eclairant et effrayant.

Madonna, reine éternelle de la pop

Mercredi 2 juillet à 22.55 sur Arte

Documentaire d’Oliver Schwabe.

3/5

© Getty

Reine éternelle de la pop comme le titre de ce documentaire l’indique, Madonna Louise Veronica Ciccone a vendu 400 millions de disques et possédait en mai 2024 une fortune estimée selon le magasine Forbes à 850 millions de dollars. Tout ça en ne cessant jamais de créer de nouvelles tendances et en inspirant de nombreuses femmes de par son anticonformisme. Dans une industrie du divertissement souvent lisse qui veut plaire à tout le monde, où il ne faut pas trop l’ouvrir et ne rien dire d’offensant, Madonna a toujours cultivé son esprit rebelle, pris un malin plaisir à sortir du cadre et joué la carte de la provoc. Oliver Schwabe brosse le portrait d’une chanteuse toujours en colère à 66 ans, contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et les injustices de la vie.

A travers des extraits de concerts et des petits bouts d’interviews glanés à travers le temps dans lesquelles elle raconte son enfance, sa famille, ses premiers héros, son boulot de danseuse pour Patrick Hernandez, sa rencontre avec Debbie Harry, son rapport à la sexualité et à la religion, ce documentaire ne s’en sort pas trop mal pour retracer en 50 minutes la carrière d’une telle icône. Et ce malgré une voix-off française un peu à côté de la plaque.

Belgique-Italie

Jeudi 3 juillet à 17.50 sur La Une

Euro féminin de foot.

Jassina Blom, milieu de terrain des Red Flames. © UEFA via Getty Images

Le sport féminin a définitivement les honneurs de la télé et de la RTBF en ce début d’été. Alors que l’Euro de basket où les Cats étaient tenantes du titre rend en ce dernier week-end de juin son verdict, ce sont les Red Flames qui entament ce jeudi contre l’Italie leur Championnat d’Europe dans un groupe que complètent l’Espagne (championne du monde en titre) et le Portugal.

Emmenées par la sélectionneuse islandaise Elisabet Gunnarsdottir qui a succédé à Ives Serneels et par sa buteuse Tessa Wullaert, star de l’équipe qui après avoir défendu les couleurs de Wolfsburg et de Manchester City évolue désormais à l’Inter Milan, les Flames espèrent faire aussi bien qu’en 2022 où elles avaient atteint les quarts de finale battues sur le plus petit écart par la Suède et pourraient alors se hisser dans le dernier carré de l’épreuve. Les Belges, qui n’ont participé à leur premier Euro qu’en 2017, sont en train de se structurer et rêvent de participer en 2027 à leur première Coupe du monde. Tout feu tout Flames.

Carmen Curlers

A partir du jeudi 3 juillet à 20h55 sur Arte

Avec Morten Hee Andersen, Maria Rossing, Nicolai Jørgensen. 15 épisodes (deux saisons) de 52 minutes.

3/5

«L’homme naît comme il meurt. Sans dents, sans cheveux et sans illusions», disait Alexandre Dumas. Mais il n’en va pas de même pour les femmes. Du moins en ce qui concerne la chevelure. Il faut dire qu’elles ont tendance à en prendre soin… Fiction danoise créée par Mette Heeno (Splitting Up Together, Snow Angels…), Carmen Curlers retrace l’histoire d’une invention qui a révolutionné le monde de la coiffure et bousculé la société: le bigoudi chauffant.

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Librement inspirée de faits réels, la série raconte avec un style vintage, des acteurs de qualité, un humour et à l’occasion des chorégraphies gentiment décalés comment un vendeur de matériel électroménager et une agricultrice ont développé, grâce à un objet dans lequel personne ne croyait, l’entreprise à la croissance la plus rapide du monde dans les années 1960. Carmen Curlers est aussi une plongée dans le Danemark de l’époque. Une histoire d’émancipation féminine, d’avancée des mœurs et de lutte des classes. Dommage qu’elle tire inutilement en longueur.

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