A la télé cette semaine, un portrait de Liza Minnelli, l’histoire de Gucci, le vrai-faux biopic de Kneecap et les Champs-Elysées nouvelle mouture.
Liza Minnelli: la dernière héritière d’Hollywood
Dimanche 27 juillet à 22.45 sur Arte
Documentaire de Lucie Cariès.
4/5
Fille de Judy Garland, la Dorothy du Magicien d’Oz (petite fiancée de l’Amérique), et de Vincente Minnelli, réalisateur surdoué spécialiste des comédies musicales aux films baroques et colorés, Liza Minnelli est une personnalité à part dans l’histoire du show-business. Déjà parce que derrière ses yeux noirs immenses, son nez en trompette et ses jambes à n’en plus finir, se cache l’une des rares artistes à avoir reçu un Oscar, un Grammy, un Emmy et un Tony. Mais aussi surtout parce qu’elle fut et reste l’un des plus grands génies du music-hall.
Née le 12 mars 1946 à Los Angeles, Liza Minnelli a grandi en jouant avec le fils d’Humphrey Bogart et la fille de Lana Turner et effectué sa première apparition à l’écran dès l’âge de trois ans. Liza a grandi sur les plateaux. Se promenait à vélo dans les studios de MGM et assistait aux répétitions de Gene Kelly. Enfant de la balle, elle a vécu comme une princesses avec son père et s’est cognée aux tourments de sa mère qui a enchaîné cures de désintoxication et tentatives de suicide avant de décéder à 47 ans après une prise excessive de barbituriques. Liza n’avait alors que 23 printemps.
Le documentaire de Lucie Cariès (La Folle Aventure de Louis de Funès, Romy Femme Libre, Trintignant par Trintignant) s’apparente quasiment à un double portrait, et s’attarde presque aussi longuement sur la vie de Liza que sur celle de sa mère (et pas que les sédatifs que Judy avalait comme des bonbons). Tout en archives mais intelligemment et rondement mené, La Dernière Héritière d’Hollywood retrace une trajectoire unique et raconte une icône merveilleusement exubérante à qui la musique et la danse ont servi de colonne vertébrale. La comédienne féministe et engagée également qui possédait beaucoup d’humour, avait un besoin permanent d’exprimer son individualité et est devenue une reine de la nuit new-yorkaise aux côtés d’Andy Warhol et de Michael Jackson. Parce que Liza, c’est aussi quatre maris et beaucoup d’aventures. L’alcool, la drogue, le Studio 54. Une militante active dans la lutte contre le Sida. Ce documentaire évoque forcément aussi New York (New York) à qui elle est éternellement liée. Et de manière savoureuse sa relation avec Charles Aznavour qui lui a appris l’importance de jouer la comédie (ils sont devenus un peu plus que des amis et un peu moins que des amants). L’histoire passionnante d’une femme d’exception à la sincérité déconcertante qui a fréquenté Mick Jagger et Basquiat et n’a jamais cessé de rebondir.
Tour de France
Dimanche 27 juillet à 15.55 sur La Une
Epreuve cycliste.

Elle a déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive (et aussi fâché une bonne partie du peloton) la dernière étape de ce 112e Tour de France. Pour fêter les 50 ans de son arrivée sur les Champs-Elysées, les organisateurs ont décidé de pimenter l’épreuve avec un clin d’œil aux Jeux olympiques et une difficulté qui risque de causer de sacrés dégâts. Le peloton ne va pas se contenter d’enchaîner les tours d’honneur sur «la plus belle avenue du monde» avant de s’emballer à quelques kilomètres de l’arrivée, il va devoir cette année se farcir à trois reprises la butte Montmartre.
«Montmartre m’a semblé très beau aux J.O., avec une très chouette ambiance. Mais quand les coureurs y sont arrivés, ils n’étaient plus qu’une cinquantaine, notait Jonas Vingegaard. Là, on sera 150 à se battre pour se positionner, sur une montée très étroite. Ça va ajouter du stress, plus qu’on ne le voudrait.» Même son équipier Wout van Aert, à qui le profil du jour pourrait convenir, n’était pas trop fan de l’idée. «Ça va être une étape dangereuse, prophétisait-il il y a quelques semaines (…) De nombreux coureurs du classement général auront des choses à défendre. Je m’attends à du chaos.» Rendez-vous en fin de journée pour l’arrivée.
Kneecap
Mardi 29 juillet à 20.30 sur Be 1
De Rich Peppiatt. Avec Moglai Bap, Mo Chara et DJ Provai.
4/5

En France, la ville de Saint-Cloud a décidé de retirer sa subvention de 40.000 euros au festival Rock en Seine en raison de la participation du groupe. En Angleterre, la police vient d’annoncer l’abandon de son enquête sur le trio de rap nord-irlandais qui avait accusé Israël d’être un Etat «criminel de guerre» et réitéré son soutien aux Palestiniens, scandant à plusieurs reprises «Free Palestine!» et appelant la foule à insulter le Premier ministre britannique Keir Starmer lors du dernier Glastonbury. Néanmoins un de ses membres doit comparaître le 20 août devant les tribunaux pour «infraction terroriste» après avoir arboré un drapeau du Hezbollah pendant un concert à Londres en 2024.
Kneecap, qui se produira le 16 août au Pukkelpop, n’a pas marqué les esprits que par son rap tonitruant et ses prises de position politiques ces derniers mois. Il a également secoué les salles de cinéma. Réalisé par Rich Peppiatt, ancien journaliste et comédien de stand-up, Kneecap retrace sur le mode du vrai-faux biopic l’histoire d’un phénomène de société et raconte une jeunesse politisée et hédoniste en lutte pour se réapproprier en musique son identité. Une tornade à la Trainspotting qui joue avec la fiction et la réalité, l’humour noir et les revendications sociales. Un film générationnel qui a décroché un prix du public au festival de Sundance.
Gucci: luxe, drame et volupté
Mercredi 30 juillet à 22.40 sur Arte
Documentaire d’Olivier Nicklaus.
4/5

«Mieux vaut pleurer dans une Rolls Royce que d’être heureux sur un vélo…» Cette phrase de Gucci, plus précisément de Patrizia (de son vrai nom Reggiani) condamnée à 29 ans de prison pour avoir commandité l’assassinat de son mari, colle plutôt bien à une histoire familiale flirtant continuellement avec le scandale. Le documentaire d’Olivier Nicklaus (Fashion, La Mode 2.0., Je poste donc je suis, Versace: les liens du sang…) retrace l’histoire d’une maison de mode qui n’a jamais cessé de défrayer la chronique. «Rien de plus puissant que des talons et de beaux seins», déclara un jour son directeur artistique Tom Ford…
Luxe, drame et volupté commence au début du XXe siècle à Londres avec un modeste groom de l’hôtel Savoy qui de retour en Italie ouvre en 1921 une boutique de bagages en cuir et se termine grosso modo avec Alessandro Michele (la suite est anecdotique) qui a augmenté les ventes de 400% et parlé aux riches millenials asiatiques avec des tenues queer et gender fluid. Entre-temps, il y a la diversification (le prêt à porter, les bijoux…) et la dépréciation de la marque à cause de la multiplication des contrats de licence. Des trahisons, des coups bas (Paolo qui dénonce son père pour fraude fiscale). La bourgeoise coincée qui fait place à la fille sexy, le porno chic, les campagnes publicitaires de plus en plus transgressives, sulfureuses et scandaleuses. Arte invite à une plongée mouvementée dans les coulisses du grand luxe.