
La sélection télé du 10 au 16 mai: les Rassam-Berri, Katharine Hepburn, Cannes et Cimetière indien
A la télé cette semaine, deux docus de cinéma, la montée des marches et une série noire française inspirée par True Detective.
La saga Rassam-Berri
Samedi 10 mai à 22.40 sur France 4
Documentaire de Michel Denisot et Florent Maillet.
3,5/5
Le documentaire présenté au festival de Cannes en 2023 commence à Atlanta avec un l’un des plus grands cinéastes de tous le temps qui connaît particulièrement bien l’histoire du clan. A partir d’Apocalypse Now sur lequel le docu s’attarde longuement, les Rassam-Berri ont produit quasiment tous les films de Francis Ford Coppola. Ils ont aussi ensuite d’ailleurs permis d’exister à ceux de sa fille Sofia. Les Rassam-Berri ont marqué de leur empreinte indélébile un demi siècle de cinéma. Produit et réalisé des films grand public et des oeuvres élitistes. Du cinéma populaire et du septième art d’auteur.
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Leur histoire, c’est celle de passionnés qui aimaient jouer à se faire peur. De frangins, de sœurs, de beaux-frères et d’enfants qui ont tous à leur manière tracé leur voie dans le monde à paillettes du cinéma. Au cœur de la saga, il y a Jean-Pierre. Jean-Pierre le magnétique, le flamboyant, le sulfureux qui a étudié à Science po avec Daniel Toscan du Plantier et Nicolas Seydoux et planté volontairement le concours de l’ENA. Jean-Pierre la rock star qui pendant trois ans vit dans une chambre de l’hôtel Plaza où il reçoit en peignoir. Jean-Pierre ne lit pas les scénarios. Il s’intéresse aux gens qu’il a en face de lui. Une manière de procéder et une existence incandescente faite d’excès qui lui vaudra tout de même 16.543.187 entrées, cinq César et trois Oscar.
En 1967, sa sœur Anne-Marie, dont il est extrêmement proche, a épousé Claude Langmann Berri dont il a rejoint la maison de production. Mais très vite, Jean-Pierre décide de se lancer en solo et se distingue avec ses choix osés. De Tout va bien de Jean-Luc Godard à La Grande Bouffe de Marco Ferreri, en passant par Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat et les films de Jean Yanne.
C’est son frère aîné, Paul (quatre Oscar, deux César, quatre palmes d’or et 101.567.180 entrées), un homme discret et secret, vierge médiatiquement comme il dit, qui a contacté Michel Denisot en lui demandant de raconter leur histoire. Une histoire qui court sur plusieurs générations et que continuent d’écrire Thomas Langmann (cinq Oscar, douze César, 56.544.574 entrées), le fils de Claude Berri (deux Oscar, trois palmes d’or, huit César, 192.319.658 entrées) et d’Anne-Marie, et Dimitri Rassam (1 César, 17.964.251 entrées), la progéniture de Jean-Pierre et de Carole Bouquet.
Mais si elle est jalonnée d’innombrables succès, la saga Rassam-Berri est aussi marquée par des drames et des morts tragiques. Par deux suicides et le décès du patriarche dans un accident de voiture alors que Paul conduisait. Thierry Frémeaux, Yvan Attal, Roman Polanski, Richard Anconina, Luc Besson et les Coppola entre autres accompagnent de leurs commentaires les récits de la famille. Passionnant.
Call Me Kate
Dimanche 11 mai à 23.00 sur Arte
Documentaire de Lorna Tucker.
3,5/5
Alors que ça s’active sur la Croisette, la plupart des chaînes de télévision y vont de leurs programmations spéciales et de leur clins d’œil au plus prestigieux des festivals de cinéma. C’est évidemment le cas d’Arte qui déploie une riche programmation de longs et courts métrages sélectionnés ou récemment primés, dont deux films avec Juliette Binoche, cette année présidente du Jury.
La chaîne franco-allemande propose aussi un passionnant documentaire consacré à Katharine Hepburn qui y a décroché le prix d’interprétation en 1962 pour le rôle de Mary Tyrone dans Long Voyage vers la nuit. Fille de militants, d’un médecin favorable à la contraception et d’une suffragette, Katharine Hepburn n’a pas seulement partagé l’affiche avec les plus grandes stars (Humphrey Bogart, Cary Grant, Henry Fonda) et remporté quatre Oscars (un record). Elle a aussi bouleversé l’industrie et dit non à un système qui voulait la faire rentrer dans un moule.
Tout au long de sa carrière, Hepburn s’est montrée aussi avisée dans ses choix de rôles qu’habile à négocier ses contrats, à remanier les scénarios et à défendre ses points de vue auprès des réalisateurs et des studios. Elle incarne d’ailleurs pour plusieurs générations d’artistes le modèle de la femme indépendante et active, émancipée des conventions. Un portrait riche abondamment nourri par des enregistrements sonores et des archives de la principale intéressée.
Cérémonie d’ouverture du festival de Cannes
Mardi 13 mai à 19.00 sur France 2
Ca y est. C’est parti pour 13 jours de strass, de paillettes, de projections, de marches et de tapis rouge. Ca n’était jamais arrivé jusqu’ici. C’est un premier film, Partir un jour de la Française Amélie Bonnin, qui ouvrira la 78e édition du festival Cannes.
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Si Juliette Binoche succède à Greta Gerwig à la tête d’un jury cosmopolite qui comprendra notamment Halle Berry, Payal Kapadia, Leïla Slimani et Hong Sang-soo, Laurent Lafitte présentera pour la deuxième fois les cérémonies d’ouverture (après Zaho de Sagazan l’an dernier, Mylène Farmer est annoncée pour une performance inédite sur la Croisette le 13 mai) et de clôture. Pas mal de Belges seront en compétition cette année à côté des Julia Ducournau, Wes Anderson et autre Richard Linklater.
Les frères Dardenne présenteront Jeunes Mères, leur treizième long métrage. Eux qui ont reçu huit prix majeurs dont deux palmes d’or sur la Croisette. Tandis que Laura Wandel et Alexe Poukine concourront à la Semaine de la critique. Respectivement avec L’Intérêt d’Adam et Kika.
Cimetière indien
Samedi 10 mai à 20.30 sur Be Series
Série créée par Thomas Bidegain et Thibault Vanhulle. Avec Mouna Soualem, Olivier Rabourdin et Denis Eyriey. Huit épisodes de 52 minutes.
3/5
Juin 2024 à Péranne, petite ville fictive des Bouches-du-Rhône, un ancien maire communiste se fait scalper dans une maison de retraite. En 1995, c’est un imam qui avait subi le même sort dans sa mosquée. Le policier qui avait enquêté sur l’affaire a disparu et sa partenaire de l’époque, Lidia Achour, en lice pour la préfecture de police de Paris, décide de retourner sur les lieux.
Après avoir créé avec Fred Grivois la série Machine, grand mélange de genres sur fond de lutte ouvrière et de délocalisation, Thomas Bidegain connu pour ses collaborations avec Jacques Audiard (Un Prophète, De rouille et d’os…) signe en compagnie de Thibault Vanhulle (Fahim, Le Test) un polar en deux temps ayant pour référence revendiquée la première saison de True Detective marqué par la guerre d’Algérie et le racisme systémique qui souffle sur les communes du sud de la France (et pas que). Malgré la prestation convaincante de Mouna Soualem et Marina Dol, ses allers retours incessants entre le passé et le présent, Cimetière indien tire en longueur sans que ça apporte grand-chose à sa narration. Il n’en reste pas moins un thriller intelligent et maitrisé qui interroge le poids de l’histoire.
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