Critique | Séries/Télé

La Diplomate saison 2: scandales et complots à l’ambassade des États-Unis

3,5 / 5
Dans La Diplomate, Keri Russell se retrouve au cœur de scandales aux implications géopolitiques. © 2024 Netflix, Inc.
3,5 / 5

Titre - La Diplomate saison 2

Genre - Thriller

Réalisateur-trice - Debora Cahn

Quand et où - Netflix

Casting - Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi

Nicolas Bogaerts Journaliste

Portée par une Keri Russell en pleine gloire et un scénario solidement ficelé, la deuxième saison de La Diplomate bat le fer tant qu’il est chaud.

La première saison de La Diplomate avait déjoué les codes de la fiction politique pour découper à vif un suspense de thriller survitaminé. Parfois outrancière dans sa surenchère, la série, créée par Debora Cahn, une des plumes acérées de Homeland et À la Maison Blanche, pouvait se targuer d’une faculté à rythmer les scandales et les révélations dans un crescendo de cliffhangers. Cette seconde saison a la bonne idée de reprendre le cours du récit exactement où son épisode final ébouriffant nous avait laissés: Hal, (Rufus Sewell), époux de l’ambassadrice des États-Unis sur le sol anglais Kate Wyler (Keri Russell), vient d’échapper à un attentat à la voiture piégée.

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Tout comme l’explosion d’un porte-avion survenue quelques épisodes auparavant, l’opération a tout l’air d’un false flag, une manœuvre de diversion orchestrée par le Premier ministre britannique. C’est en tout cas ce que prétend une source de Kate, décidément incapable de ne pas mettre les mains dans le cambouis des incidents diplomatiques en puissance. À moins qu’il ne s’agisse d’une manipulation de plus.

© 2024 Netflix, Inc.

Derrière son action soutenue, ses dialogues au cordeau, son souffle de blockbuster, la connivence manifeste qui relie Kate à son époux et des personnages périphériques attachants, La Diplomate ausculte à loisir les secrets et les scandales des coulisses du pouvoir. Et leurs implications géopolitiques. Laissant le découpage haletant de ses actions se normaliser, la nouvelle saison plonge son scalpel davantage dans la psyché de ses personnages, leurs machinations, la mécanique du mensonge et de la manipulation, les procès en légitimité à l’égard des femmes de pouvoir -la série est sortie à proximité des dernières élections présidentielles américaines. Dans le cas de Kate, l’hypothèse d’un parachutage à Londres pour d’obscures raisons d’État dont elle semble tout ignorer, elle que sa connaissance du Moyen-Orient aurait plutôt dirigée vers Kaboul, prend du vent dans les voiles. L’arrivée intempestive, en cours de saison, de la vice-présidente américaine Grace Penn (Allison Janney de House of Cards) donne un tour de vis à cette théorie, d’autant que la relation entre les deux femmes de pouvoir relance, au mitan d’une saison raccourcie à six épisodes, une tension qui avait tendance à s’engourdir. Avec pour conséquence des seconds rôles et des intrigues intimes qui perdent en subtilité et en ambiguïté morale, au profit d’une concision narrative. Elles sont les victimes collatérales d’une saison qui, dans un sursaut ultime, revient in extremis aux fondamentaux du rebondissement, dans un cliffhanger final effectivement très réussi.

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