Critique | Séries/Télé

Kaos (Netflix) ou la chute des géants

4 / 5
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Titre - Kaos

Genre - Comédie fantastique

Réalisateur-trice - Créé par Charlie Covell

Quand et où - Disponible sur Netflix

Casting - Avec Jeff Goldblum, Janet McTeer, Aurora Perrineau

Nicolas Bogaerts Journaliste

En huit épisodes, Kaos sur Netflix détourne la mythologie olympienne pour s’emparer du chaos du monde actuel.

Netflix Avec Jeff Goldblum, Janet McTeer, Aurora Perrineau.

Dans un monde divisé entre l’Olympe bling-bling des dieux, des Enfers kafkaïens et un monde des humains matérialisé par la Crète contemporaine et cosmopolite, Kaos déroule le catalogue des archétypes propres aux récits antiques. Théâtre de tensions entre soumission et désir de révolte, la série met en avant tout ce que l’époque porte de questions cruciales (désinformation, domination, inégalités de genre, persécution). Tout mythe se doit de pouvoir être relu à la faveur de nos turpitudes contemporaines. Les huit épisodes de Kaos brassent un nombre impressionnant de personnages mythologiques, et leur donnent sans forcer une dimension ultra moderne, tout en cédant çà et là à une dramaturgie digne d’Eschyle.

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Cloîtré dans son Olympe dont il ne sort que pour satisfaire sa libido tyrannique, Jeff Goldblum offre sa silhouette élancée au dieu suprême, en proie au doute et à la parano. Alors qu’une ride apparue sur son front lui rappelle une prophétie annonçant sa chute prochaine, il prépare sa vengeance, (mal) aidé par sa famille dysfonctionnelle. Sur Terre, trois humains, Eurydice, Ariane et Cénée, vont lier leurs destins pour mettre un terme au règne des dieux iniques et éviter la destruction du monde.

Jouant en permanence l’oscillation entre divertissement et drame, quêtes individuelles et récits collectifs, déconne virulente et dénonciation des horreurs d’autrefois comme d’aujourd’hui, le récit dégoupillé par Charlie Covell réussit, malgré quelques scènes plus cheap, à éveiller et émerveiller. La multitude de personnages (Orphée, Prométhée, Cassandre, Héra, Poséidon, Dionysos, Méduse…) nouent des intrigues aux implications multiples sans jamais nous perdre, et arborent une profondeur intéressante malgré leur fonction forcément symbolique, dénonciatrice des horreurs intemporelles d’un monde dirigé par l’arbitraire. Le créateur de l’affolante The End of the F***ing World (adaptation de la BD de Charles Forsman) réussit une réinvention originale, pop, libre et donc forcément un peu iconoclaste de cette mythologie grecque en éternel retour.

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