Critique | Séries/Télé

Joy sur Netflix, l’histoire du premier bébé éprouvette

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Bill Nighy, Thomasin Mc Kenzie, James Norton dans Joy. © Netflix
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Titre - Joy

Genre - Biopic

Réalisateur-trice - Ben Taylor

Quand et où - Netflix

Casting - Bill Nighy, Thomasin Mc Kenzie, James Norton

Durée - 1 h 55

Nicolas Bogaerts Journaliste

Thomasin McKenzie, James Norton et Bill Nighyy incarnent, dans Joy, le trio de chercheurs et laborantins qui ont affronté vents et marées pour imposer de la fécondation in vitro.

Un acte médical dont la gestation aura été longue et laborieuse: recherche sous-financée, résistance du monde académique, des politiques, conjuguée au poids de mœurs conservatrices. Le scénariste de Joy Jack Thorne (aux manettes de la série His Dark Materials et Enola Holmes) traite le récit avec une politesse toute british. Soucieux de dépeindre les codes étriqués d’une société engoncée dans ses archaïsmes et ses étiquettes, il ne laisse que rarement ses personnages s’abandonner aux émotions.

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Ainsi Jean Purdy (Thomasin McKenzie), jeune infirmière embauchée par le labo de l’embryologiste Robert Edwards (James Norton), qui mène la recherche pionnière, prendra du temps avant de quitter sa candeur et mesurer l’importance du projet qui l’occupe. Dans un contexte où la lutte pour l’émancipation des femmes et la légalisation de l’avortement prennent timidement de l’ampleur dans la classe moyenne britannique, son travail est un clou supplémentaire dans le cercueil du conservatisme familial. Le film a la bonne idée de la placer au centre du récit, évitant l’effet Matilda qui d’ordinaire rend invisibles les femmes pionnières. Mais même si le sujet est traité avec beaucoup de chaleur -y compris dans la colorisation des images, le choix des musiques amplement northern soul– et d’aplomb, le rythme narratif et la dramaturgie restent très classiques, parfois aussi lymphatiques que la prestation de Bill Nighy en Patrick Steptoe, l’obstétricien qui donnera naissance au premier bébé éprouvette, Louise Joy Brown, en 1978. In fine, Joy manque un peu de pugnacité et s’éparpille dans une narration qui ne parvient jamais vraiment à s’ancrer dans les enjeux pourtant évidents de son sujet.

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