Dans The Lost Bus, Matthew McConaughey incarne le chauffeur de bus héroïque qui a sauvé 22 enfants des flammes en 2018.
The Lost Bus
Film catastrophe de Paul Greengrass. Avec Matthew McConaughey, America Ferrera, Yul Vazquez. 2h09.
La cote de Focus: 3/5
Dans les années 2000-2010, le cinéaste Paul Greengrass a été l’un des artisans majeurs du cinéma d’action hollywoodien, usant d’une caméra à l’épaule frénétique et d’un montage très «cut» pour capter un état d’urgence, un chaos, très contemporain. Si son art a indéniablement atteint ses sommets grâce à la saga Jason Bourne, dont il a signé les deuxième, troisième et cinquième opus, le réalisateur a également transfiguré certaines histoires vraies, comme Vol 93 ou Captain Phillips. Cantonné à la VOD depuis quelques films, le voici de retour dans un registre réaliste avec The Lost Bus, récit incroyable –au sens premier du terme– du sauvetage de 22 enfants par un courageux chauffeur, alors que leur bus était piégé dans le vaste incendie Camp Fire, à l’automne 2018.
Véritable désastre environnemental, humain et matériel, ce feu de forêt demeure encore aujourd’hui le plus meurtrier jamais connu dans l’État de Californie. Avec The Lost Bus, la démarche de Greengrass est limpide: pointer du doigt la désorganisation collective ayant conduit à la catastrophe, tout en louant paradoxalement la bravoure et l’altruisme de quelques individus. Dans le rôle de Kevin McKay, Matthew McConaughey brille, et prouve que Greengrass n’a pas son pareil pour transformer les stars glamours en Monsieur-Tout-le-monde.
Net et sans fioritures, The Lost Bus est à son meilleur lorsqu’il s’arrime sur l’essentiel: des situations dangereuses mais crédibles, une mise en scène ultra-nerveuse qui laisse peu de respiration, et des personnages simples dont la caractérisation s’opère dans l’action. Néanmoins, si le film est d’une efficacité redoutable, l’écriture autour de la rédemption du personnage de Kevin et sa relation compliquée avec son fils surligne assez lourdement son héroïsme, comme si Greengrass avait dû recouvrir son savoir-faire d’une couche de superflu hollywoodien.