Critique | Home cinéma

Riverboom: un documentaire comme un buddy movie en territoire ennemi

Riverboom, un documentaire pas comme les autres, qui commence comme une mauvaise blague.

Dans le documentaire Riverboom, trois amis parcourent l’Afghanistan occupé par les talibans. Un objet cinématographique inattendu.

Riverboom

Disponible sur Sooner

Documentaire de Claude Baechtold. 1h39.

La cote de Focus: 3,5/5

2002, Afghanistan, Kaboul est tombée, les talibans tiennent les bases arrière. Trois amis parcourent la zone rouge, en quête d’images et de mots: un photographe de guerre, un reporter de guerre et… un réalisateur improvisé. Ça commence comme une mauvaise blague, et ça finit comme un buddy movie en territoire ennemi. Riverboom, du Suisse Claude Baechtold, est un objet cinématographique inattendu, un docu-comédie qui retrace au pas de course l’histoire de l’Afghanistan à travers sa géographie, qui renseigne sur l’envers du décor du métier de reporter de guerre, qui part sur la trace des seigneurs de guerre reconvertis dans la culture du cannabis, ou encore qui questionne la mort annoncée de la Pax Americana. Riverboom s’inscrit dans la tradition des manuscrits retrouvés, puisque le film est monté à partir de 40 cassettes vidéo que le réalisateur pensait avoir égarées 20 ans auparavant.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

La distance temporelle amène le recul, et facilite l’autodérision, d’où le tour humoristique surprenant que prend le récit. Paolo, Serge et Claude sont autant de caractères comiques: l’Italien séducteur, le stressé dirigiste, le râleur peureux. Leurs aventures semblent d’autant plus rocambolesques qu’une voix off malicieuse en rajoute volontiers. Le quotidien d’un reporter de guerre, ce sont bien sûr des instants décisifs, mais ce sont surtout des temps de latence d’une grande trivialité. Quand le trio finit par rencontrer un redoutable warlord dans sa maison de campagne, on pense même un instant à The Interview de Seth Rogen. Jusqu’à ce que l’on comprenne que ce périple au cœur de l’Afghanistan des années 2000 eut aussi valeur de voyage symbolique pour un fils en deuil de ses parents, dont la blessure restait encore à cicatriser, et que la comédie explosive assume un tournant sentimental.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content