Millie Bobby Brown et Chris Pratt au pays des robots ou un docu sur un imposteur extraordinaire: notre sélection VOD

The Electric State, nouveauté science-fiction Netflix, ou L’Homme aux mille visages, documentaire sur un imposteur sentimental: faites votre choix en VOD.

The Electrical State

Frères scénaristes, réalisateurs et producteurs à qui l’on doit des blockbusters aussi énormes que Captain America: The Winter Soldier (2014) et Avengers: Endgame (2019), Anthony et Joe Russo signent cette adaptation forcément très hollywoodienne d’un roman graphique de science-fiction suédois. Atterrissant directement sur Netflix, The Electric State situe son action dans un monde résolument ravagé et désenchanté où vient de se jouer une guerre violente entre humains et machines. Moment où Michelle, une jeune femme qui a perdu l’ensemble de sa famille dans un accident, reçoit précisément la visite d’un robot qui semble avoir été envoyé par son frère disparu. Flanquée d’un improbable trafiquant croisé en chemin, elle se met alors en quête de vérité, le duo décelant rapidement sur sa route les signes d’une vaste conspiration…

Les stars Millie Bobby Brown (la série Stranger Things) et Chris Pratt (les franchises Guardians of the Galaxy et Jurassic World) emmènent cette superproduction au rétrofuturisme plutôt feelgood qui allie efficacité d’action et mélange décomplexé des genres (comédie, aventure, thriller, science-fiction, récit d’apprentissage, road-movie…) sans trop se poser de questions. En résulte un divertissement certes bien dans l’air du temps (intelligence artificielle, réalité virtuelle, géant de la tech, etc.), mais absolument dénué de véritables enjeux dramatiques. Traversé de timides questionnements identitaires, le film, au scénario paresseux et même parfois assez incroyablement expéditif, ne s’embarrasse en effet d’aucune nuance ni d’aucune profondeur. Visuellement plutôt séduisant (une attachante galerie de personnages-robots, notamment), The Electric State manque clairement d’une étincelle «spielbergienne» et se regarde sans véritable implication émotionnelle.

L’Homme aux mille visages

Ricardo, chirurgien brésilien, aime Marianne la Parisienne, ils vont bientôt avoir un bébé. Alexandre, ingénieur argentin en couple avec Carolina la Polonaise, fait la navette entre Paris et Gdansk. Daniel, lui, a un poste à responsabilité chez Peugeot, il est aussi argentin, ou plutôt brésilien… Ricardo, Alexandre, Daniel, autant de personnages pour un même homme, après lequel court Sonia Kronlund, fascinée par la trajectoire de ce mythomane à la carrière internationale.

La réalisatrice, également productrice de l’émission Les Pieds sur Terre, avait déjà tiré un podcast et un livre de cette histoire. Mais avec ce film, et après avoir établi que rien ne rapprochait ces femmes victimes du même homme, si ce n’est leur volonté de croire en l’amour, elle va plus loin, questionnant la notion de droit à l’image. Elle retrouve Ricardo, et dans un épilogue drôle et grave à la fois, elle met un visage sur l’imposteur, réparant dans un élan aussi malicieux que sororal une criante injustice, une collection de traumas, et une accumulation de souffrances.

A.E.