Holland, avec Nicole Kidman, sur Prime Video et le nouveau thriller sud-coréen Revelations sur Netflix: que valent ces deux films à voir en VOD

Holland, avec Nicole Kidman en mère de famille parfaite, sur Prime et Revelations, thriller mystique de Yeon Sang-ho sur Netflix: nos 2 séries de la semaine.

Revelations

Réalisateur sud-coréen aussi à l’aise sur le terrain de l’animation torturée (The King of Pigs, The Fake, Seoul Station) ou de l’horreur zombie (l’excellent Dernier train pour Busan, sa suite Peninsula) que sur celui de la comédie fantastique (Psychokinesis) ou de la science-fiction postapocalyptique (Jung_E), Yeon Sang-ho revient sur Netflix avec un thriller mystique tissant des atmosphères lourdes, sombres et oppressantes. Adapté d’un webtoon à succès, Revelations embarque un pasteur cocu au bord du pétage de plombs, une détective rongée par la culpabilité en quête d’une mission cathartique et un délinquant sexuel sous bracelet électronique dans un tourbillon d’événements sous haute tension au cœur d’une petite ville de province marquée par la disparition mystérieuse d’une jeune fille qui fréquentait l’église. Commence alors une traque aux allures de véritable croisade où foi aveugle, justice et vengeance se mêlent jusqu’à se confondre dans une ambiance pluvieuse à la Seven…

Bénéficiant des conseils avisés d’un certain Alfonso Cuarón (Gravity, Roma), qui officie ici en tant que producteur exécutif, le nouveau film de Yeon Sang-ho questionne la nature même du Mal dans une intrigue labyrinthique bourrée de rebondissements malins et de twists gentiment pervers. Alors, certes, Revelations n’a ni l’ambition formelle ni la profondeur métaphysique de thrillers poisseux et virtuoses majeurs comme Memories of Murder de Bong Joon-ho (2003), Zodiac de David Fincher (2007) ou The Chaser de Na Hong-jin (2008). Mais la dernière heure du film, diablement efficace, réserve son lot de montagnes russes émotionnelles assez folles qui confrontent ses personnages perchés et obsessionnels à d’intrigants dilemmes sur fond de douloureux traumas intimes.

N.C.

Holland

Bienvenue à Holland, petite bourgade tranquille du Michigan, qui accueille chaque année la fête de la tulipe. C’est là que Nancy a trouvé refuge, «sauvée» par son mari Fred, avec lequel elle a eu un adorable petit garçon. Sauf que le paradis sur Terre, ça n’existe pas. Sous le vernis de la bienséance, il n’est pas impossible que couvent de modestes perversions. Après quelques minutes, on a l’impression de l’avoir déjà rencontré dans la filmographie de Nicole Kidman, ce personnage de Nancy, femme au foyer qui vise une illusoire perfection, avec une détermination qui frôle l’obsession.

L’actrice australienne ne surprend pas mais assure comme souvent dans ce thriller domestique vaguement divertissant et gentiment acide, mais dont le fond reste néanmoins un peu vain (surprise, ou pas, les maris parfaits cachent parfois bien leur jeu), et qui entrouvre des portes formelles pas inintéressantes sans jamais vraiment les ouvrir en plein, comme ces visions nocturnes cauchemardesques et, surtout, cette maquette patiemment construite par Fred, monde fantasmé miniature qui rappelle celui où se débattent les protagonistes sans jamais vraiment exploiter ce filon cinématographiquement prometteur.

A.E.