Good Omens, saison 2: un duo ange-démon au top de sa forme

Michael Sheen et David Tennant, ange et démon complices dans Good Omens. © Mark Mainz/Prime
Nicolas Bogaerts Journaliste

La série tirée de l’univers du prolifique Neil Gaiman revient sur Prime Video pour une deuxième saison hyperactive, menée par son intenable duo d’ange et de démon. Et un archange Gabriel aussi paumé qu’irrésistible.

Les aventures fantastico-bibliques d’Aziraphale (Michael Sheen), l’ange ébouriffé passionné de livres anciens, et du diablotin histrionique et hédoniste Crowley (David Tennant) repartent de plus belle pour une deuxième saison. Initialement adaptée du best-seller de Neil Gaiman et Terry Pratchett, Good Omens, série sortie en 2019, racontait la drôle d’amitié entre ces deux personnages, contraints de faire équipe pour éviter que l’Apocalypse, fruit de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, ne finisse par détruire notre monde. Gaiman, dont les écrits foisonnants ont trouvé leur chemin vers les petits écrans pour former tout un corpus (American Gods, Sandman, His Dark Materials), a conçu lui-même directement le scénario de cette nouvelle saison, qui démarre le 28 juillet sur Prime Video.

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Ravi de la crèche

Au début de ce tout nouveau volet, le binôme profite d’un retour au calme pour reprendre le cours de leur existence surnaturelle. “D’un côté, Aziraphale a accompli son rêve, résume Michael Sheen, visiblement ravi d’avoir retrouvé son personnage. Il a toujours voulu vivre tranquillement, s’occuper de sa boutique de livres, aller au théâtre, écouter de la musique en buvant son thé. Mais d’un autre côté, cette indépendance qui ressemble à de l’isolement lui pèse.” D’autant que Crowley, son alter ego antithétique, vit lui sa meilleure vie d’outrance, de plaisirs et de fastes. C’est précisément là que débarque dans la boutique d’Aziraphale l’archange Gabriel. Désemparé comme un oisillon tombé du nid, il a perdu ses ailes, ses vêtements et sa mémoire. Complètement amnésique, il n’a plus aucune idée de qui il est, et encore moins de ce qui l’a amené à pousser la porte de la librairie. Ne lui parlez pas de sa mission, pas plus que de la saveur du chocolat: il n’a pas plus l’idée de l’une que de l’autre. Désormais bien loin du personnage de Mad Men qui l’a révélé sur le tard, Jon Hamm excelle à figurer cet archange paumé, échevelé, troisième larron aux airs de ravi de la crèche qui tente de retrouver son droit chemin.

Alors qu’Aziraphale, réjoui par la perspective d’une nouvelle mission salvatrice, fait appel à son vieux comparse Crowley, celui-ci est plus réticent, sentant bien que le vent va tourner… Et que le Paradis et l’Enfer ne vont pas tarder à vouloir serrer l’ange errant. Liés par le destin, ange et démon s’embarquent une nouvelle fois dans un périple qui emprunte autant à Dante qu’à Dickens ou aux Écritures, et les emmènera de la Création au XXIe siècle, en passant par l’époque victorienne et la Seconde Guerre mondiale. Et placera sur leur chemin vieilles connaissances et nouveaux visages.

Complicité

David et moi avons pu travailler plus étroitement avec Neil et c’est ce qui a fait de cette nouvelle saison une expérience particulière pour nous deux, se souvient Michael Sheen. Nous avons pu façonner en profondeur les personnages, intégrer leurs évolutions, enrichir leur relation au sein de cette nouvelle intrigue.” Cette atmosphère collaborative, née d’un scénario directement écrit pour l’écran, est probablement un des ingrédients de l’insolente aisance avec laquelle les deux acteurs ont revêtu une nouvelle fois les habits fantaisistes de ces agents du Bien et du Mal. L’un et l’autre virevoltent dans un registre comique qui pourrait paraître outrancier s’il n’était au service d’un récit intelligent, tortueux et gentiment irrévérencieux. Cette liberté dans le jeu, pourtant, n’a pu exister, selon Michael Sheen, que dans un cadre réellement façonné par Gaiman: “Il excelle dans l’art de créer une ambiance de collaboration, tout en sachant exactement où il veut arriver.

Miranda Richardson (Shax), David Tennant (Crowley) dans Good Omens. © Prime Video

Restait tout de même à canaliser l’énergie d’un duo dont la complicité s’est prolongée au-delà de la première saison, devant et derrière la caméra. On a pu le constater dans la comédie Staged, écrite et réalisée par les acteurs durant le confinement et qui reprenait de manière hilarante les codes des discussions Zoom de l’époque Covid: leur complicité crève l’écran. “Entre deux acteurs, il arrive parfois qu’une alchimie passe de l’écran à la scène par exemple, mais pas à la ville, explique Michael Sheen. Inversement, à d’autres moments, l’amitié entre deux personnes ne passe pas la rampe une fois les caméras allumées. C’est très rare d’avoir les deux ensemble. Avec David, on a eu la chance de bien s’entendre et en même temps de passer d’excellents moments en travaillant. C’est un vrai plaisir de sentir cette joie réciproque et communicative entre nous, et qui se prolonge à travers les personnages que nous jouons.

Good Omens, la critique de la saison 2 ***(*)

Une série de Neil Gaiman. Avec Michael Sheen, David Tennant, Jon Hamm. Disponible sur Prime Video.

Avant la mort de Terry Pratchett en 2015, Neil Gaiman avait bien imaginé avec son co-auteur la possibilité d’une suite à leur roman culte Good Omens. En attendant de pouvoir en adapter les éléments saillants, Gaiman a composé une trame qui parvient à préserver l’humour et la fantaisie qui caractérisaient la signature de son défunt comparse. L’ensemble, plutôt réussi, repose lourdement sur les épaules -larges- de Michael Sheen et David Tennant, incarnant respectivement l’ange Aziraphale et le démon Crowley. Mais aussi sur une performance irrésistible de Jon Hamm. Un brin cabotin, il lui faut bien cela pour exister au milieu de ses virevoltants compagnons de jeu. De retour à la réalisation, Douglas Mackinnon réalise six épisodes dont les deux premiers démontrent une hyperactivité maîtrisée, une douce folie passagère qui intègre volontiers de nouveaux personnages d’anges et de démons. Entre idiots célestes et anti-héros pas franchement en odeur de sainteté, cette nouvelle saison, voyageuse, est aussi sacrément tapageuse.

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