D’argent et de sang: une série magistrale sur l’escroquerie la plus rentable de l’Histoire
Titre - D'argent et de sang
Genre - Thriller
Réalisateur-trice - Xavier Giannoli
Quand et où - À partir du samedi 09/03 à 20 H 30 sur Be Séries
Casting - Avec Vincent Lindon, Ramzy Bedia, Niels Schneider
En adaptant l’enquête du journaliste Fabrice Arfi sur une gigantesque fraude à la taxe carbone, Xavier Giannoli réalise avec D’argent et de sang un thriller cathartique sur les zones d’ombres du libéralisme, du marché et de l’argent roi.
Lorsque le gouvernement français décide en 2008 de lancer le marché du carbone, assujetti à la TVA, se doutait-il qu’il ouvrait la porte à l’escroquerie la plus banale et rentable de l’Histoire? Cette question, parmi d’autres, traverse la suffocante série D’argent et de sang, brillamment mise en scène, réalisée et jouée, glaçante dans sa description des mécaniques délétères du secret bancaire, et des malfrats qui en profitent: Alain Fitoussi (Ramzy Bedia) et Bouli (David Ayala), habitués des carrousels de TVA sur Belleville, et Jérôme Attias (Niels Schneider), beau-fils d’un riche homme d’affaire du 16e arrondissement. Ces joueurs de pokers invétérés, hédonistes crétins jusqu’à la moelle, sont filmés sans concession par Giannoli, qui souligne la lenteur d’une institution judiciaire peu adaptée à ce nouveau brigandage high tech, malgré le volontarisme du boss des douanes Simon Weynachter (Vincent Lindon) -lui-même empêtré dans une relation compliquée avec sa fille toxico.
Les douze épisodes nous entraînent dans l’ivresse nauséeuse d’une folle course à l’argent, nourrie de coups tordus, de provocations, d’humiliations et d’un sentiment de totale impunité, sous la coupole d’un système dérégulé où le mensonge est une drogue dure. Ramzy Bedia est affolant de vérité faux-cul et braillarde. Niels Schneider, qui a remplacé Gaspard Ulliel au pied levé pour le rôle d’Attias, est méritant. Mais quand le vide se fait autour de son personnage, dans les deux derniers épisodes, alors que le sang commence à couler, sa partition nerveuse freine un peu la dynamique d’une fiction ambitieuse, supérieurement éthique et jusque-là parfaitement exécutée.
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