Cowboys à gogo: quatre séries de nouveaux westerns
The English, complexe et d’une beauté à couper le souffle, confirme la bonne santé du western en séries. La preuve par quatre.
The English
The English débute en 1890. La conquête des territoires nord-américains touche à sa fin et les derniers arpents de plaines sont arrachés aux Amérindiens. Un éclaireur retraité de l’armée, le Pawnee Eli Whipp (Chaske Spencer) entend s’installer sur le lopin promis par l’État en échange de ses services. Mais comme le lui fait remarquer un troufion, il ne sera le bienvenu ni chez les migrants blancs, qui verront en lui un sauvage, ni chez ses rares semblables pas encore déplacés, qui le considéreront comme un traître. Si cette inadéquation intrinsèque le rapproche de lady Cornelia (Emily Blunt), aristocrate anglaise venue seule dans l’Ouest tel un oiseau pour le chat, venger la mort de son fils, c’est surtout les circonstances de leur rencontre: quand elle échoue dans un hôtel isolé de l’Oklahoma, son propriétaire, Mr. Watts (Ciarán Hinds), est en train de torturer Eli tout en projetant de la tuer. Un épisode et quelques morts sanglantes plus tard, Eli et Cornelia font route ensemble, pour une aventure sous le signe de la rétribution, de l’astrologie comme spiritualité perchée, et de la mort.
Outer Range
Josh Brolin et Imogen Poots se regardent en chiens de faïence dans ce mélange de western moderne et de thriller surnaturel.
Royal Abbott (Josh Brolin) est un éleveur du Wyoming qui tricote sa masculinité tourmentée et ses inquiétudes autour de ses terres, son bétail, son lignage, de préférence appuyé sur une barrière en bois, face à l’immensité de la prairie. Son ranch est menacé par son voisin, le puissant Wayne Tillerson (Will Patton), et sa famille ne se porte pas au mieux depuis que Rebecca, la femme de son fils Perry, est portée disparue. Les prémices de Outer Range ressemblent à s’y méprendre à Yellowstone, la série dans laquelle Kevin Costner campe un patriarche prêt à tout pour assurer la survie de son ranch et la mainmise de son clan sur la région. Pourtant, le gouffre entre les deux séries est considérable.
Copenhagen Cowboy
Nicolas Winding Refn décline ses obsessions au féminin dans Copenhagen Cowboy, une série Netflix en six épisodes qui entraîne Miu, une jeune femme mutique et énigmatique, dans l’inframonde criminel de la capitale danoise. Hypnotique et addictif.
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Godless
Dès les premières minutes de Godless, il semble que l’esprit de la série britannique Peaky Blinders ait été transposé au Far West du XIXe siècle, de son esthétique particulière à sa musique. Puis, la nouvelle mini-série de Netflix trouve heureusement son propre ton et sa direction personnelle. Godless plonge dans le territoire entourant la ville de La Belle, composée uniquement de femmes, à l’exception du shérif et de quelques commerçants.
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