La réalisatrice parisienne Florence Miailhe dédie La Traversée, ce beau conte migratoire en animation sur l’innocence bafouée “à tous ceux qui un jour ou l’autre quittent leur pays en espérant trouver ailleurs un meilleur avenir”.
Mêlant épreuves à la fois réalistes et fantastiques, ce film d’animation, universel et atemporel, poétique et politique, accompagne deux enfants traqués sur les routes de l’exil, fuyant le totalitarisme aveugle pour des cieux possiblement plus cléments. La grande précarité de leur destinée trouve dans la technique de la peinture animée, dont les superbes couleurs vives rappellent fortement l’univers de Marc Chagall, un véhicule idéal, tout en symbolisme fragile.
Hanté par l’enfer des camps, La Traversée emprunte aux heures les plus noires de l’Histoire matière à inquiétude et à réflexion, transcendées par le pouvoir de l’imaginaire et une inventivité graphique jamais gratuite. Une fable sombre et cruelle en animation au fond de laquelle subsistent la flamme vacillante de l’espoir et le souffle de la liberté.
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