De Sous contrôle, excellente satire politique signée du Belge Charly Delwart, dont il était le réalisateur, Erwan Le Duc a conservé le regard affûté, frontal sur les absurdités de l’époque et leurs racines intimes, au cœur d’une enquête.
Dans Le monde n’existe pas, cette minisérie adaptée d’un roman de Fabrice Humbert, Niels Schneider est Adam Vollmann, pisse-copie pour le desk web du quotidien Aujourd’hui demain. Un meurtre commis dans sa ville d’origine, dans les Hauts-de-France, lui sert de prétexte pour prendre l’air.
Mais dès son arrivé à Guerche-sur-Isoire, les fantômes de son passé adolescent ressurgissent immanquablement: deuil, harcèlement, amour caché pour un garçon, aujourd’hui prévenu principal du procès qui le ramène sur ses pas. Sur un schéma bien balisé (le roman et la série Sharp Objects, notamment), les épisodes déplient des récits en gigogne où les repères s’étiolent, les dialogues partent en vrille. Et où s’ébroue une galerie de personnages aussi étranges que bien construits dans leur quête de reconnaissance ou d’oubli. À commencer par Adam, auquel Schneider offre les traits d’une âme vidée de sa force vitale. Parfois inégale dans son ambition, la série ose une perspective originale sur la force des souvenirs et le drame de l’inassouvissement.
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