En 1978, Michael Cimino réalisait avec Voyage a bout de l’enfer, l’un des maîtres-films sur les ravages intimes et sociétaux de la guerre du Viêtnam.
Cinéaste éternellement en quête d’un idéal perdu, Michael Cimino signe, dès la fin des années 70, le chef-d’œuvre définitif sur les ravages psychologiques, émotionnels et corporels occasionnés par la guerre du Viêtnam. Dans un mélange unique de réalisme métaphysique et de lyrisme désenchanté, il en ramasse tragiquement l’avant, le pendant et l’après en accompagnant, en 1968, la trajectoire d’une bande d’ouvriers modestes d’une petite ville industrielle de Pennsylvanie mobilisés pour partir au combat…
Film culte s’il en est, couronné à l’époque de cinq Oscars, Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter) convoque le motif biblique de la chute -brutale- de l’Éden pour accoucher dans une douleur presque hallucinée d’une fresque déchirante et grandiose sur les illusions perdues et la fin de l’innocence. Très controversées, ses fameuses scènes de roulette russe offrent une allégorie absolument parfaite de la guerre elle-même, et son mélange intenable d’angoisse, de hasard, de folie et d’horreur.